150 millions d'exemplaires vendus dans le monde, une traduction en plus de 50 langues, toute une franchise cinématographique en guise d'adaptations (qui sont venues bousculer le box office, avec leur milliard de recettes)... Cinquante nuances de Grey est un empire en soi. Pour beaucoup, un best seller qu'on adore détester : aussi notable pour son succès que peu loué pour son style, comment dire... particulier.
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Un sacré palmarès tout de même pour ce qui à l'origine n'était qu'une fan fiction des romans Twilight, pas vrai ? Mais malgré cette gloire, une personne demeure pétrie de doutes : l'autrice du roman. Oui oui, ni plus ni moins que la créatrice de Fifty Shades, Erika Leonard, ou E.L. James sous son nom d'autrice.
Dans les pages du "Times", celle-ci l'affirme noir sur blanc : quand on manque de confiance en soi, "vendre 165 millions de livres ne facilite rien". Une phrase moins anodine qu'on ne pourrait le croire.
Pourquoi cette phrase dépasse le simple cadre du livre le plus cul des années 2010 ? Car E.L. James explique : "J'ai le syndrome de l'imposteur. Et je trouve déprimant de ne pas pouvoir influer sur ce doute que j'éprouve envers moi-même". Or le syndrome de l'imposteur, ou plutôt de l'imposteure, concerne beaucoup (trop) de femmes.
La faute aux pressions extérieures et à l'injonction de devoir en faire "toujours plus" dans une société criblée de discriminations (professionnelles, salariales), autant de sources de complexes. Une récente étude menée auprès de 4 000 Anglais a ainsi démontré que 53% des femmes avaient déjà ressenti un syndrome de l'imposteur au cours de leur vie. Majoritairement, dans le cadre de leur situation pro. Ca en dit long.
Preuve de la généralisation de ce phénomène, on peut décocher des succès monstres en librairies qui vont jusqu'à s'imposer à Hollywood... Tout en se noyant dans l'angoisse. L'autrice peut en témoigner. Elle détaille encore : "Au moment du succès des films je ne pouvais pas dormir et j'étais anxieuse. Je suis en thérapie maintenant. On m'a qualifié de courageuse quand j'en ai parlé, mais je suis assez lâche".
"Je suis beaucoup plus courageuse dans ma fiction que dans la réalité !".