Après la tribune de Zahia Dehar pour PETA en exclu sur Purebreak, qui a dénoncé la cruauté dont sont victimes les animaux de sexe féminin, l'association a lancé une campagne anti-captivité des cétacés. PETA compare ainsi la captivité des animaux marins au confinement. A cause du Covid-19, nous avons dû vivre confinés chez nous, pour rester en bonne santé tout en protégeant nos concitoyens. Sauf que les dauphins, les baleines, les orques ou encore les requins ne sont pas enfermés pour leur bien, loin de là.
Dans une nouvelle tribune titrée "Pour les animaux en captivité, le confinement est permanent", PETA fait ainsi un parallèle entre le confinement, dont nous venons de sortir le 11 mai 2020, et le confinement à vie que subissent les animaux marins dans les parcs marins comme Marineland, Planète Sauvage.
"Il est urgent de mettre fin à leur calvaire" est-il écrit, "Alors que nous retrouvons peu à peu notre liberté et que nous pourrons un jour à nouveau aller et venir à notre guise, n'oublions pas à quoi ressemble le confinement, et cessons de fréquenter tout lieu qui emprisonne des animaux sauvages". Le Royaume-Uni, l'Inde, la Finlande et plusieurs autres pays ont d'ailleurs interdit les spectacles de cétacés.
PETA rappelle que cet enfermement est à vie pour les cétacés qui "vivent" dans les parcs marins : "les orques confinées à l'étroit dans les petits bassins des delphinariums endureront le confinement général jusqu'à leur mort". Ils sont ainsi privés de leur liberté de leur naissance (bien souvent ils sont nés en captivité) jusqu'à leur dernier souffle.
La Fondation 30 Millions d'Amis et l'association C'est Assez ! ont de leur côté demandé à la ministre de l'Écologie Élisabeth Borne "un moratoire sur la reproduction des cétacés dans les delphinariums, qui doit conduire à l'interdiction définitive de la captivité des animaux à des fins de divertissement".
Dans la nature, les dauphins nagent environ 100 km par jour. Des distances qu'ils ne peuvent clairement pas faire en captivité, où "ces animaux n'ont d'autre choix que de tourner en rond dans d'étroits bassins" rappelle la tribune. En 2017, Ségolène Royal, alors ministre de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie, avait signé un arrêté interministériel sur les delphinariums, qui prévoyait notamment d'agrandir les bassins pour le bien-être animal. Sauf que le Conseil d'Etat l'avait annulé en 2018 comme l'avait par exemple relayé Le Monde.
En plus d'être trop petits, ces bassins empêchent les orques et les dauphins de se déplacer "en utilisant l'écholocation" souligne PETA, car "les réverbérations de leur propre sonar répercutent et résonnent sur les parois. Certains en deviennent fous".
La tribune rappelle aussi que les dauphins, les orques ou encore les baleines "sont forcés d'exécuter des numéros pour de la nourriture". John Hargrove, ancien soigneur d'orques à Marineland à Antibes, devenu militant de la cause animale a même raconté à Nice Matin que leurs rations sont diminuées quand ils refusent de faire un numéro. En plus de la maltraitance d'être enfermés à vie, cette pratique est une autre forme de maltraitance.
Sans oublier la présence de chlore dans les bassins, qui ajoute encore à la souffrance animale. "Rien ne pourrait être plus éloigné de leur milieu naturel que ces bassins traités chimiquement" a déclaré John Hargrove, "Je me souviens de cette masse de chlore utilisée pour que l'eau soit claire et que le grand public puisse les observer".
Christine Grandjean, présidente de l'association C'est Assez ! a aussi souligné au Huffington Post que les dauphins sont "reconnus par les scientifiques comme étant hautement intelligents, dotés de conscience d'eux mêmes, d'émotions, de cultures qu'ils se transmettent (dialectes, techniques de chasse, noms, outils...)". Leur douleur est donc d'autant plus grande.
Olivier Adam, spécialiste du chant des baleines, a également confié au Parisien que les baleines aussi sont très intelligentes. L'US Navy, qui a enregistré leurs sons, est arrivée à "distinguer une douzaine de vocalises différentes, organisées en phrases d'une quinzaine de minutes, qui se répètent". Elles ont même des dialectes différents selon les régions et "on peut entendre ces chants jusqu'à 20 km à la ronde, et même 100 km pour la baleine bleue".
Ces conditions de survie "impactent si fortement leur santé physique et mentale" a indiqué la tribune, qui a précisé que les cétacés en captivité ont ensuite "des comportements anormaux, névrotiques et même autodestructeurs, comme de ronger les barreaux séparant les bassins, parfois jusqu'à s'en détruire les dents, de se cogner délibérément contre les parois ou de se heurter encore et encore la tête contre les vitres. Certains cétacés peuvent faire preuve de forte agressivité, blessant leurs compagnons d'infortune, ou de comportements dépressifs, flottant apathiquement à la surface".
John Hargrove a d'ailleurs confirmé ce mal-être des animaux en avouant que ceux-ci sont drogués "quotidiennement" avec des "médicaments pour soigner leur dépression".
Non seulement ils vivent un enfer, mais en plus ils meurent plus tôt que dans leur milieu naturel. Par exemple pour les orques, ils vivent en moyenne 80 ans quand ils sont libres. "Mais en captivité, leur espérance de vie est bien moindre et beaucoup meurent avant 30 ans" assure PETA.
John Hargrove a de son côté ajouté : "Où que ce soit dans le monde, et sans exception, chaque orque capturée pour les besoins d'un parc est morte de maladie. Aucune n'est jamais morte de vieillesse. Ce fait devrait parler de lui-même".
De nombreuses associations et ONG ont même trouvé une solution pour les parcs marins. Ils peuvent restés ouverts tant qu'ils remettent les animaux en liberté. A la place des spectacles vivants, ils peuvent imaginer des shows à l'aide de "la réalité virtuelle, les hologrammes et les projections en 3D" comme l'explique PETA. Ainsi, "Marineland et tous les autres delphinariums doivent placer les mammifères marins languissant dans leurs bassins dans des sanctuaires côtiers et se transformer en parcs à thème marin, où l'accent est mis sur l'éducation et le divertissement sans exploitation animale".
Sur les réseaux sociaux, PETA a donc lancé le défi #SeaWorldBathtubChallenge. Un challenge qui a notamment été relayé par le YouTubeur et animateur Sam Zirah, l'ex chroniqueuse de TPMP Delphine Wespiser (Miss France 2012), Barbara Opsomer (Les Anges 10), Maeva Martinez (La Villa des Coeurs Brisés 3) et Laetitia Bléger (Miss France 2004).
Miguel Bernardeau qui incarne Guzman dans la série Elite sur Netflix est aussi engagé avec PETA contre la captivité des animaux marins. "Les gens de mon âge, nous ne voulons pas voir d'animaux en captivité" a expliqué l'acteur espagnol, "Nous voulons garder les orques et les dauphins dans l'océan, là où ils doivent être... Nous ne voulons pas utiliser les animaux pour nous divertir".
Même TripAdvisor et sa filiale Viator ont annoncé en 2019 qu'ils ne vendront plus de billets pour des activités touristiques avec des animaux marins captifs.