Sam vit un véritable cauchemar. La meilleure amie d'enfance de cette ado comme les autres a mystérieusement disparu. Que lui a-t-elle laissée ? Un bocal cassé, qui semblait fortement l'angoisser. Et surtout, un drôle de grimoire aux pages noircies de dessins qui feraient passer Evil Dead pour un conte Disney.
Ca, c'est l'histoire somme toute classique de Inside, nouveau bébé des producteurs de Get Out, qui vient tout juste de débarquer dans les salles obscures - l'idéal pour nous faire frissonner en ce mois de septembre aux températures encore délicatement caniculaires. Une oeuvre horrifique qui conjugue fantômes, démons, et autres teenagers qui ne dépareilleraient pas dans un Scream, mais aussi énigmes morbides...
La base ? Pas vraiment. Car le film a pour lui un petit plus qui fait toute la diff'. Et nous éloigne un brin des codes des productions hollywoodiennes bombardées dans les multiplexes...
C'est quoi, cette grosse différence ? Simple : parés de son réalisateur et de son scénaristes indiens, Bishal Dutta et Ashish Mehta, Inside est un film d'horreur qui puise exclusivement dans la mythologie hindou. Notre protagoniste, Samidha de son vrai prénom, va devoir affronter un pishacha, autrement dit un démon mangeur de chair humaine, qui n'est jamais à court de sacrifices. Ses mises à mort sont aussi angoissantes que sanguinolentes... A noter que les traumatisants pishacha ont déjà donné lieu à un film d'horreur dédié en 2004 : le Thaïlandais Pisaj.
Alors que sa mère l'invite à renouer avec la culture hindou, refusant de s'adapter totalement aux codes de la société américaine - majoritairement blanche, dans ce qui nous est dévoilé - Samidha éprouve des regrets à l'idée de ne pas avoir suffisamment épaulé sa copine d'enfance, Tamira. Pour la sauver, elle va devoir renouer avec une culture qui lui est à la fois familière et lointaine, parcourue de mystères et de symboles.
Un univers aussi bien mythologique que graphique, qui a plutôt séduit la critique : dans la presse hexagonale, les journalistes saluent "l'originalité de la mythologie décrite", incarnée par des "personnages féminins bien croqués", l'argument d'un "choc des cultures" au sein d'un film d'horreur pas si proche finalement des teen movies US, ou encore, "un postulat intrigant par sa singularité culturelle".
Du côté public aussi, le versant hindou de la force séduit.
D'aucuns parlent même de "The Grudge hindou" ! Une singularité plutôt bien servi par la jeune Megan Suri, que les fans de Mes premières fois sur Netflix connaissent très bien. Ce n'est pas juste un "rollercoaster" mais presque un témoignage de la part du réalisateur Bishal Dutta, qui ayant quitté l'Inde pour l'Amérique du Nord à l'âge de quatre ans, a fait, dixit Allociné, "une grande partie de son éducation sociale en regardant des films d'horreur américains, grandissant en tant qu'immigrant de première génération aux États-Unis".
"C'est une lettre d'amour à la communauté et à la culture dans lesquelles j'ai grandi", explique d'ailleurs ce dernier en interview. Des démons hindous, des jumpscares, de l'amour : que demander de plus ?