Une ado endeuillée voit sa vie bouleversée lorsqu'elle s'adonne un soir en compagnie de ses camarades à d'étranges séances de spiritisme : en empoignant une main factice, elle entre dans une transe littéralement... infernale. Ca, c'est le pitch très intriguant de La main (Talk to me en VO), film d'horreur qui est parvenu à nous satisfaire plus que de raison : c'est clairement le film de frousse à ne pas louper cet été.
>> Ces histoires sont effrayantes... et vous n'avez pas encore vu La Main ! <<
En salles depuis le 26 juillet, cette expérience déconseillée aux âmes sensibles détonne par sa poisse, son horreur très graphique et son désespoir certain. Sans jamais sombrer dans l'overdose de jumpscares, La main distille une ambiance de cauchemar éveillé. On pense beaucoup à des classiques comme Les griffes de la nuit à travers ce portrait d'une jeunesse aux modèles parentaux impuissants ou absents, qui au fond ne peut compter que sur elle-même, et se retrouve hantée par d'inquiétantes visions aussi surnaturelles que déviantes.
On le devine vite : l'éventualité d'une happy end se fait lettre morte tant le nihilisme du projet est carabiné - et tant mieux. Et ce n'est pas si courant, dans les films d'horreur mainstream à tendance "teenage". Mais ce qui nous a étonné durant la séance, c'est aussi ce petit quelque chose qui fait toute la diff' : le casting !
Et un nom en particulier, à noter direct sur dans ton téléphone.
Une star en devenir a rapidement happé notre regard devant l'oeuvre angoissante des australiens Danny et Michael Philippou (qui viennent tous deux... de YouTube !) : Zoe Terakes, qui n'a que 22 ans. Dans le film, Zoey est Hayley, figure d'autorité qui leade le groupe de jeunes s'adonnant à cette pratique pour le moins curieuse : s'attacher avec une ceinture façon BDSM à une chaise avant d'invoquer les esprits en touchant une main dégoûtante. Des sortes de séances de Ouija de l'extrême filmées à coups de téléphones portables.
Hayley dirige ces soirées ténébreuses où l'on se pousse à bout physiquement, et mentalement. Le personnage aurait pu être un bête quaterback de teen movie, mais non : c'est son apparence androgyne qui nous étonne. En fait, Hayley, comme son interprète, est une personne transgenre et non binaire. D'ailleurs, il est bien précisé dans le dialogue qu'il faut lui attribuer un pronom spécifique : "iel". Soit, contraction de "il" et "elle", le pronom de genre employé par les personnes non binaires, qui refusent de s'assigner à un genre déterminé.
Et si c'était la toute première fois dans un film d'horreur, et surtout dans un film d'horreur grand public, que la non binarité était évoquée aussi frontalement à l'écran ? Surtout, si le sujet est de plus en plus abordé dans le genre (on pense à des films qui le font discrètement, comme Scream 6) il est rare de confier à une personne non binaire un rôle aussi ambivalent : celui d'un quasi-antagoniste, figure inquiétante, stylée mais très intimidante. Comme une invitation à renouveler les casting très interchangeables des films d'horreur pour ados !
Zoe Terakes en tout cas déborde de charisme dans ce rôle aussi vénéneux que le film. Et si La main nous a surpris par sa noirceur étouffante, l'avenir de ce talent est quant à lui tout rose : on retrouvera l'interprète dans Ironheart, la prochaine série télévisée estampillée Marvel/Disney +, intégrée au Marvel Cinematic Universe. De quoi faire entrer Zoe dans le cercle très fermé des stars non binaires d'Hollywood ?