Le cinéma d'horreur hexagonal se porte bien... Mais pas forcément en France. C'est ce que démontre une production américaine à découvrir en salles obscures, et réalisée par un compatriote : La maison du mal. Un joli moment de frousse qui s'amuse aussi bien des jumpscare que de ce qui s'agite hors champ...
La maison du mal, c'est l'histoire d'un gamin solitaire malmené par ses camarades de classe, vivant isolé auprès de parents au comportement de plus en plus suspect. Mais peut être moins inquiétant cependant que cette voix d'outre-tombe qu'il entend chaque nuit, dans sa chambre. Son institutrice aimante parviendra-t-elle à sauver cet enfant d'une menace aussi invisible qu'indéfinissable ?
Un pitch énigmatique qui ne sera pas sans surprise et ce grâce à la malice du réalisateur français Samuel Bodin, qui signe ici son tout premier film. Mais le cinéaste nous avait déjà largement traumatisé avec la série Marianne, show horrifique qui avait son petit effet sur Netflix... Et ce premier essai risque aussi de vous malmener.
La maison du mal porte bien son titre. Car c'est clairement au plus près d'une menace diabolique que va progressivement nous plonger le metteur en scène. Celui-ci aligne les topoi du genre, bien connus des férus d'horreur : enfant bizarre ou seul contre tous face aux adultes forcément menaçants, parents chelous, maison envahie ou possédée, cave où l'on craint de pénétrer, fantômes, disparitions inquiétantes... Et ce sont autant de pistes éventuelles face à une inévitable question : de quoi faut-il avoir peur, au juste ?
Ce n'est que dans le dernier acte - qui nous scotche à notre fauteuil - que cette réponse adviendra, alors, évidemment : pas de spoil. Mais non content de nous intriguer, se jouant de nos attentes, et de notre peur avérée de l'inconnu, Samuel Bodin déploie ici un parfait petit divertissement d'Halloween... en plein mois de juillet ! L'action s'y déroule en partie, les citrouilles abondent, et avec elles le plaisir du "fun and fears", comme disent les anglophones : ludisme et trouille, comme un vaste tour de train fantôme, ou un épisode de Fais moi peur en plus trash.
Aussi efficace dans ses instants de tension qui font tourner de l'oeil que dans son horreur graphique bien déviante, issue des cauchemars d'enfance les plus carabinés, La maison du mal met aussi à l'honneur une actrice géniale : Lizzy Caplan. En mère tour à tour aimante et glaciale, la star de Masters of Sex et Liaison Fatale dévoile une propension à l'ambivalence et au "creepy" particulièrement savoureuse !
On en redemande.