Sa chaîne youtube, qui compte 60 000 abonnés, n'a rien à voir avec la politique puisqu'elle y donne des conseils de bien-être et de défense de l'environnement. Pourtant, c'est elle qu'on a choisi, aux côté de deux autres youtubeurs pour interviewer le président de la Commission Européenne. Prenant son rôle à coeur, la jeune femme s'est bien préparée pour cette interview, demandant même l'avis de ses abonnés. Elle a donc posé des questions des plus délicates au politicien, à la grande surprise de YouTube, notamment concernant la politique fiscale du Luxembourg.
Dimanche soir, elle postait sur sa chaîne une vidéo filmée en caméra cachée, juste avant l'interview. Dans celle-ci, on entend un salarié de Youtube tenter de la dissuader de poser les questions qu'elle avait préparé. "C'est déjà une question à laquelle il est hyper difficile de répondre pour M. Juncker, tu parles du lobby des sociétés. Tu ne vas pas non plus te mettre la Commission européenne et YouTube, et tous les gens qui croient en toi à dos. Enfin, sauf si tu ne comptes pas faire long feu sur YouTube", entend-on.
La youtubeuse accuse Youtube d'avoir voulu "faire une grosse publicité à Juncker". "Je me suis rendue compte que YouTube cherchait à m'influencer gentiment. Puis, c'est allé un petit peu plus loin et je me suis sentie menacée." Niant avoir voulu la censurer, YouTube a toutefois reconnu lui avoir conseillé d'être "respectueuse".
Contre toute attente, la firme lui a même proposé un contrat d'ambassadrice de YouTube pendant un an, qu'elle a néanmoins refusé de signer, ayant des doutes sur l'honnêteté de celui-ci. Elle demande à ce que "Youtube s'engage publiquement à ne plus jamais manipuler, menacer et instrumentaliser des youtubeurs".
Face à la polémique, un porte-parole de YouTube a tenu à réagir : "Laetitia a souhaité poser des questions difficiles au Président de la Commission Européenne Jean Claude Juncker et, avant cet échange, nous a sollicité pour des conseils sur la manière de les formuler.
Notre collègue l'a encouragée à privilégier le respect à la confrontation et comme l'atteste sa vidéo de l'interview, elle a eu l'opportunité de poser toutes les questions qu'elle avait préparées".