Ca ne va pas fort pour les jeunes en ce moment. Loin de là même. Santé Publique France (SPF) a dévoilé son nouveau bulletin mensuel sur la santé mentale des jeunes. Et les résultats sont alarmants : aux urgences en ce début d'année 2022, il y a une augmentation pour geste ou idées suicidaires chez les 15-17 ans et les 18-24 ans. Les "troubles de l'humeur se maintiennent à des niveaux élevés, comparables (pour les 11-14 ans) voire supérieurs (pour les 15-17 ans et les 18-24 ans) à ceux observés début 2021".
Aux urgences aussi, "dans des effectifs faibles on retient également une hausse des passages pour troubles alimentaires chez les 15-17 ans". Et dans le réseau SOS Médecins, "l'ensemble des indicateurs reste dans des niveaux comparables à ceux des années précédentes".
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Déjà, en mars 2022, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) prévenait d'un risque plus élevé de comportements suicidaires, notamment des tentatives de suicide et des cas d'automutilation chez les jeunes, depuis la pandémie de Covid-19.
Récemment, un article du Monde titrait aussi : "Comportements suicidaires : une jeunesse toujours plus en souffrance". Il est précisé que "l'augmentation des gestes suicidaires se poursuit en 2022 chez les mineurs, principalement chez les filles", plus que chez les garçons. Du coup, "dans toute la France, les professionnels de santé de l'enfance appellent à une mobilisation collective".
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Et si les jeunes, collégiens et lycéens en tête, vont si mal, c'est qu'en plus des problèmes d'adolescents (harcèlement, relations amicales et amoureuses, cours...), ils ont aussi été frappés par plusieurs événements tragiques et/ou anxiogènes. Comme la crise sanitaire liée au coronavirus, la guerre en Ukraine, les attentats terroristes... On va dire que l'actualité des dernières années n'aide pas forcément.
Didier Meillerand, président fondateur du Psychodon, en a d'ailleurs parlé sur Psychodon. Après un sondage OpinionWay en mars dernier, révélant que 25% des jeunes interrogés avouaient être "malheureux", il avait réagi à ce triste constat. "Les jeunes sont imprégnés des regards de leurs parents effarés par les attentats de 2001. Ils ont vu les images des attentats Charly Hebdo, sur les terrasses des cafés, dans les églises, sur le front de mer à Nice. Ils accèdent à leurs magasins préférés pour acheter des vêtements ou de la musique en franchissant des portiques et en montrant le contenu de leur sac. Cette génération vient de vivre une crise sanitaire avec des masques sur le visage. Et maintenant, les jeunes voient à la télévision les images violentes d'une guerre en Ukraine à la porte d'une Europe que l'on croyait tous en paix" a-t-il détaillé, "Cette succession d'événements n'a de cesse de cumuler des blessures psychiques au moment où la joie de vivre et l'insouciance devraient avoir toutes leurs places".
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Face à ces problèmes et cette détresse chez les jeunes, une solution : parler, que ce soit à un proche, un(e) ami(e), un(e) professionnel(le)... Ce qu'il faut, c'est poser des mots sur les maux pour se libérer. Et pour rappel, depuis le 5 avril 2022, tous les patients âgés de plus de 3 ans ont droit au remboursement de 8 séances chez le psychologue par la Sécurité Sociale.
Et si besoin, tu peux aussi appeler Fil Santé Jeunes au 0800 235 236 (tous les jours de 9h à 23h), c'est gratuit et anonyme.