Une début de règne compliqué. Depuis qu'elle a été élue Miss France 2025, Angélique Angarni-Filopon, qui représentait la Martinique lors du concours de beauté, est la cible de nombreuses critiques sexistes, racistes et/ou agistes. Et, depuis quelques jours, elle est au coeur d'une nouvelle polémique. Invitée sur le plateau de Sud Radio, mercredi 8 janvier, soit le lendemain de la commémoration des dix ans de l'attentat de Charlie Hebdo, Angélique Angarni-Filopon - qui, à 34 ans, est la plus âgée des Miss France - n'a pas voulu répondre à la question "est-ce que vous êtes Charlie ?" "Je ne me prononce pas", a-t-elle déclaré.
De quoi lui valoir une nouvelle polémique et même d'être caricaturée par Juin pour Charlie Hebdo… À tel point que la Miss, qui ne pourra pas participer à Miss Monde, a été obligée de s'expliquer dans un communiqué : "Peut-être que cela a été maladroit, mais dans ma fonction de Miss France, je me dois une neutralité sur certains sujets pour éviter tous malentendus et susciter toutes controverses. Mais je comprends que ma non réaction sur ce sujet aussi sensible ait pu susciter autant de commentaires". Pas suffisant pour faire taire les critiques, et de quoi faire craindre à ses équipes pour sa sécurité.
"Cette polémique est d’une violence inouïe. Elle va un peu loin", a confié Frédéric Gilbert, président de la Société Miss France, dans une interview accordée au Parisien, dimanche 12 janvier. "Il y a des gens qui peuvent tomber sur ce dessin et n’ont pas tous de l’humour. Je suis inquiet pour la sécurité de Miss France. C’est une vraie question que je me pose aujourd’hui. Tout est passionnel", a-t-il ajouté, précisant qu'il n'en voulait pas à Angélique Angarni-Filopon pour sa réponse : "Quel que soit ce qu’Angélique aurait pu répondre, il y aurait eu une polémique, beaucoup lui seraient tombés dessus. Elle prend cher, elle prend beaucoup depuis le 14 décembre. À force de taper, ça blesse".
"D’abord, Angélique était encore dans une semaine médiatique post-règne, toujours un peu dans l’euphorie de son élection. Elle a été complètement prise au dépourvu par cette question et elle s’est mise en mode automatique comme on le lui demande : ne pas s’exprimer en tant que Miss France sur les sujets politiques et religieux. Elle a botté en touche, et après c’est parti en cascade, il y a eu une petite maladresse mais qui, encore une fois, vient de ce qu’on lui demande. Et depuis plusieurs années, les Miss France sont systématiquement agressées sur les réseaux sociaux. Ce n’est pas parce qu’elles sont à l’aise, comme Angélique, qu’elles doivent donner un avis sur tout. Il y a un devoir de réserve", a ajouté Frédéric Gilbert.