Depuis le 27 juin 2023, la colère se fait ressentir partout en France. C'est en effet à cette date que Nahel, âgé de 17 ans, est mort lors d'un contrôle de police à Nanterre. Alors qu'il refusait d'obtempérer, l'un des agents lui a asséné un tir mortel par arme à feu.
Un scénario traumatisant pour les deux autres passagers du véhicule sur lequel l'un d'eux a accepté de revenir. Dans un texte transmis au Parisien par l'intermédiaire de son père, le passager arrière, alors "trop choqué pour s'exprimer", a donné sa version des faits. Selon l'ado de 14 ans seulement, "les policiers (...) ont pointé leurs armes sur Nahel" qui aurait tenté de se protéger la tête après avoir pris "environ trois coups". C'est à ce moment-là que l'un des policiers aurait lancé "qu'il allait lui mettre une [balle] dans la tête".
La vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre la Mercedes conduite par Nahel accélérer d'un coup avant de s'encastrer dans un poteau. Toujours selon le passager, Nahel aurait "lâché le frein sûrement par panique, en essayant de se protéger. La voiture a avancé toute seule. C'était une automatique. Et le policier a dit à son collègue de tirer. Et le coup est parti". A ce moment-là, Nahel est encore conscient et prononce ses derniers mots : "Nahel, après avoir reçu la balle, il a dit : 'C'est un fou, il a tiré'". Une fois la voiture stoppée par le poteau, le passager arrière réalise que Nahel ne bouge plus. "Il n'y avait pas de sang, mais il était penché sur le côté", décrit-il dans son texte.
Après avoir réussi à s'extraire de la Mercedes, l'adolescent obtempère immédiatement : "J'ai levé les mains pour qu'il ne me tire pas dessus. Je me suis retrouvé par terre. J'ai dit (au policier) que je n'avais rien fait, et il m'a dit : Ferme ta gueule. Et il m'a menotté". Emmené dans une voiture de police, l'adolescent raconte avoir entendu l'un des policiers dire à son collègue qu'il "n'aurait pas dû tirer, parce qu'ils allaient faire un barrage plus loin", tout en ajoutant que "Nahel était mort". "C'est à ce moment-là que j'ai compris", dit-il. Un scénario dont il peine à se remettre comme l'affirme son père : "C'est un gamin. On dirait qu'il ne réalise pas encore. À chaque fois il dit que ça va, mais je connais mon fils, je sais qu'il souffre. Il a des absences. En ce moment il dort super mal".
De son côté, Mounia M., la mère de Nahel, attend que le policier en question "paye la peine de mon fils, la souffrance que j'aie. Il a tué mon fils, il m'a tuée" et souhaite également que la justice soit "vraiment ferme". "C'est pas six mois et après il est dehors. Je veux que la justice soit vraiment ferme", a-t-elle confié sur le plateau de C à vous sur France 5.