Le 27 juin 2023, Nahel est décédé à la suite d'un contrôle de police à Nanterre. Sous le prétexte d'un refus d'obtempérer, l'adolescent de 17 ans - au volant d'un véhicule, a été abattu d'une balle dans la poitrine à bout portant par un policier après avoir visiblement entendu ce dernier le menacer de lui tirer une balle dans la tête.
Une énième bavure policière qui a servi de détonateur à de nombreuses tensions et émeutes aux quatre coins de la France, à laquelle vient de réagir Mounia M., la maman de la victime. Alors même qu'une enquête est actuellement en cours (le policier concerné, mis en examen pour homicide volontaire, a été placé en détention provisoire), c'est sur le plateau de C à vous (France 5) que la mère de famille a livré ses premiers mots sur cette affaire.
"On ne m'a pas laissé voir mon fils. Je suis arrivée et j'ai demandé s'il était mort. Une policière me dit oui [avec un signe de la tête] et je tombe, je crie. Mais elle ne m'a pas précisé que c'étaient eux qui avaient tué mon fils", a-t-elle dans un premier temps révélé, avant d'expliquer que c'étaient des personnes de son quartier, témoins de la scène, qui lui avaient révélé la vérité.
Pour autant, Mounia M. l'a assuré, alors même que la fausse déposition du policier, appuyée par son collègue (ils avaient préalablement menti sur les actes de Nahel et la justification du tir) laisse entendre que sans la présence miraculeuse d'une vidéo filmée par un témoin, comme ici, de nombreuses affaires du genre sont potentiellement étouffées, elle n'en veut "pas à la police. (...) C'est la faute d'un homme, pas d'un système".
Et cet homme, elle n'est pas prête à lui accorder son pardon, chose qu'il a malgré tout réclamée durant sa garde à vue. "J'en veux à une personne, celui qui a enlevé la vie de mon fils. Il n'avait pas à tuer mon fils. Il y avait d'autres manières de le faire. [...] Je peux pas imaginer ça. Le frapper ou le faire sortir, oui, mais une balle, non", a-t-elle déclaré au micro de Mohamed Bouhafsi, persuadée que le racisme est une nouvelle fois à l'origine d'une telle tragédie, "Il a vu la tête d'un arabe, d'un petit gamin, il a voulu lui ôter sa vie".
A cet effet, la maman de Nahel espère aujourd'hui que la justice fera son travail et enverra un message à toute une profession qui enchaîne les drames de ce genre. En un an et demi, 16 personnes ont en effet été tuées par la police française dans le cadre de contrôles. A titre de comparaison, un seul tir mortel en dix ans a été recensé en Allemagne pour un refus d'obtempérer. "J'attends qu'il paye la peine de mon fils, la souffrance que j'aie. Il a tué mon fils, il m'a tuée, a-t-elle soufflé. Je veux qu'elle soit vraiment ferme, c'est pas six mois et après il est dehors. Je veux que la justice soit vraiment ferme".