Purebreak : Tu t'es produit sur la scène du Scénith d'Albi pour le Fun Radio Live. Comment prépares-tu chacun de tes sets ?
Mosimann : Ça change à chaque fois. Là par exemple, je suis encore en train de faire des nouveaux remixes, mais j'ai un souci, je ne sais jamais avec quoi je vais commencer. Je ne prévois pas à l'avance.
Un artiste comme toi a-t-il encore le trac avant de monter sur scène ?
Toujours. Le jour où je ne l'ai plus, j'arrête ce métier.
Tu es DJ depuis l'âge de 13 ans. Qu'est-ce qui t'a donné envie de t'orienter vers ce métier aussi jeune ?
Je ne me posais pas de questions. Mes copains à l'école voulaient être policiers et pompiers et moi je savais que je voulais absolument être sur scène. Je ne me voyais pas forcément être connu et voyager dans le monde entier, je voulais juste naïvement faire danser les gens.
Tu as participé à la Star Academy, ce qui est finalement assez surprenant vu que tu étais DJ à l'époque. Comment t'es-tu retrouvé dans l'émission ?
J'étais DJ résident dans un club d'Ibiza, le Pacha, et j'ai croisé un touriste français qui m'a vu en train de chanter et mixer et m'a dit : "ce serait génial que tu fasses le casting de la Star Ac". Au début, je lui ai répondu "non" car ce n'était pas mon truc et j'étais dans une vibe "jeune arrogant qui écoute de la techno underground". (Rires) J'avais surtout peur de passer pour un idiot devant mes potes. Et à la fin de l'été, je n'avais plus d'argent. C'était très difficile avec ma maman, je n'avais plus rien. Je me suis dit que j'allais au moins faire le casting. Du coup, j'ai fait le casting, je l'ai réussi et j'ai gagné l'émission. Ça a été une découverte superbe d'un milieu que je connaissais mal. J'ai adoré faire ça.
Aujourd'hui, quel regard portes-tu sur ta participation à l'émission ?
Je suis très fier et j'assume complètement. Ça a été l'une des plus belles expériences de ma vie.
Cela a-t-il été compliqué pour toi de te réorienter vers l'électro après ta victoire ?
Oui, c'était difficile parce qu'on pense toujours à l'image, mais le meilleur choix que j'ai fait était de l'assumer. Aujourd'hui, j'ai souvent des questions sur la Star Ac' en interview, mais la nouvelle génération, les jeunes de 18 ans, ne m'a jamais vu dans cette émission.
"Je vis assez bien pour aider ma famille"
Et ça a été difficile pour toi d'être pris au sérieux dans ce milieu après la Star Ac' ?
Ce n'était pas facile du tout et il a fallu que je travaille deux fois plus. Il a fallu que je mérite ma place deux fois plus. Mais le jour où je suis rentré dans le classement du top 100 DJMag, ça a changé beaucoup de choses. J'ai l'étranger qui s'est ouvert et ça m'a permis d'avoir une fanbase plus mondiale.
Gagnes-tu bien ta vie en tant que DJ ?
C'est exactement pareil que d'être artiste. Il y a des mois où ça peut être très bien et d'autres mois où ça peut ne pas être bien du tout. C'est extrêmement aléatoire, mais je vis assez bien pour aider ma famille et pour vivre heureux.
Tu es aussi coach dans The Voice Belgique maintenant. Quel effet ça fait de passer de candidat à coach ?
C'est gratifiant et je pense que c'est un avantage sur les autres coachs qui n'ont pas vécu ce genre d'expérience. Je n'ai jamais autant appris que quand on m'a lancé à 19 ans sur le devant de la scène. Je ne savais pas ce que c'était la télé même si c'était les débuts de la télé-réalité. Mais bizarrement, avec tout ce que je vois sur la télé-réalité aujourd'hui, j'ai du mal à mettre la Star Ac' dans cette case. Il y avait des caméras, mais on était immergé dans le travail.
Aujourd'hui, tout se passe sur les réseaux sociaux qui donnent naissance à des polémiques. Tu as notamment reçu des critiques après t'être moqué d'une hôtesse de l'air. Ce n'est pas trop difficile à vivre en tant qu'artiste ?
Le problème avec les réseaux sociaux, c'est l'opportunité à tout le monde de pouvoir donner son avis librement. J'ai été victime de ça parce que les gens interprètent comme ils veulent et ils n'ont plus envie de comprendre. Ils ont seulement envie d'attaquer. Twitter est vraiment le réseau d'attaque. Par rapport à la polémique "ping pong" récemment, j'ai eu de la peine pour elle (l'hôtesse de l'air, ndlr). Moi je déconne avec elle comme une pote, mais elle vit ça tous les jours. Les gens vont trop loin et ils stigmatisent beaucoup trop. À l'heure où on devrait être tous unis, les gens ont besoin d'épier. C'est aussi pour ça que je n'aime pas la télé-réalité de nos jours. Je suis presque contre parce que c'est désolant de voir que les gens passent plus de temps à observer avec vice au lieu d'être ensemble.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.