C'est une mesure à laquelle on s'attendait. Depuis plusieurs jours, médecins, personnels soignants, et même ministres demandaient l'obligation du port du masque dans tous les lieux clos de France, alors qu'il n'était, jusque là, obligatoire que dans les transports en commun. En cause : un relâchement flagrant des Français après notamment le concert de The Avener à Nice ou les rave parties organisées dans la Nièvre et près d'Arcachon, alors que le coronavirus (covid-19) circule toujours. Parmi eux, Roselyne Bachelot, qui en appelait à la responsabilité des jeunes, était pour : "Le masque, il faut vraiment le porter. C'est une question de responsabilité, de protection des plus fragiles. On pourra faire toutes les législations du monde, si on décide de s'en abstraire, ce n'est pas possible.".
Alors que Jean Castex annonçait lundi que "la question de développer l'usage et le port du masque" dans les lieux clos était "à l'étude", c'est donc sans vraiment de surprise que, ce mardi 14 juillet 2020, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé qu'il sera obligatoire dans tous les espaces publics clos à partir du 1er août.
Mais pourquoi attendre deux semaines ? Olivier Veran, le ministre de la Santé, a donné plusieurs raisons lors d'un déplacement à l'hôpital Henri-Mondor de Créteil : "Il faut du temps pour s'approprier une nouvelle doctrine, et donc, le rendre obligatoire dans un certain délai permet cette période d'appropriation", déclare-t-il. "Il y a ensuite tout le travail de logistique. D'où viennent les masques ? Comment s'assurer que les Français en disposent ? Nous devons pouvoir répondre à ces questions, et cela nécessite donc d'avoir quelques jours". Ces quelques jours permettent aussi aux commerçants et restaurateurs de pouvoir s'organiser.
Si l'obligation prend forme dans deux semaines, il n'empêche pas de porter le masque dès maintenant : "nous faisons confiance à l'esprit de responsabilité des Français. Et dés lors que nous disons au Français que le port du masque est nécessaire, qu'il est indispensable en milieu fermé, les Français vont être extrêmement nombreux à l'appliquer", a poursuivi Olivier Véran. Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, a indiqué que la liste des établissements où il sera obligatoire de porter le masque devrait être dévoilée rapidement.