
Dix ans se sont écoulés depuis la sortie de l'une des œuvres maîtresses de la carrière de Christopher Nolan. Avec ses effets visuels impressionnants et sa narration chargée d'émotion, Interstellar, qui a prouvé que la vision de l'espace de son réalisateur n'était pas si éloignée de la réalité, est devenu une référence du cinéma de science-fiction. Le film a d'ailleurs récemment bénéficié d'une réédition réussie pour son anniversaire dans les cinémas.
Centré sur la famille de Joseph Cooper (Matthew McConaughey), un agriculteur et ancien pilote de la NASA, le film le suit dans une mission spatiale aux côtés d'une équipe d'astronautes. Face à une Terre perturbée par de grandes catastrophes naturelles et des tempêtes de sable, la tâche du groupe est de chercher un nouveau foyer habitable pour l'humanité.
À bord du vaisseau Endurance, il laisse ses deux enfants, Murphy (Mackenzie Foy/Jessica Chastain/Ellen Burstyn) et Tom (Timothée Chalamet/Casey Affleck), derrière lui avec pour objectif d'entrer dans un trou noir qui mène apparemment à des planètes favorables à la survie humaine.

Plus qu'un récit scientifique, Interstellar repose en grande partie sur sa charge dramatique intense, dérivée de la relation entre les membres de la famille Cooper. Tandis que Joseph traverse des mondes inhospitaliers dans l'espace et vit dans une temporalité différente de celle de la Terre, Murphy et Tom grandissent sans la figure paternelle qui leur manque tant. C'est cette trame émotive qui rend un détail (que vous avez peut-être raté) si spécial pendant l'une des scènes les plus révélatrices du film.
Vers la fin de la mission, une série d'événements catastrophiques endommage le vaisseau de Cooper et de son équipe, l'obligeant à dire adieu à la biologiste Amelia (Anne Hathaway), la seule survivante avec lui, et à se jeter dans le trou noir afin que, du moins, la jeune chercheuse survive et puisse rentrer chez elle. L'attitude de Cooper le transporte dans une réalité de l'espace-temps où différentes versions infinies de la chambre de sa fille Murphy se connectent.

Aux alentours de 2 heures et 26 minutes du film, alors que Cooper explore cette nouvelle dimension, une référence intéressante apparaît à l'écran : le livre pour enfants The Willoughbys, écrit par Lois Lowry.

Ce roman raconte l'histoire de quatre enfants dont les parents négligents les abandonnent, une trame très similaire à ce que vit Murphy avec Cooper, et qui trace des parallèles avec la façon dont le personnage se sent frustrée et abandonnée tout au long de l'histoire.
Malgré une prémisse aussi mélancolique, le film de Nolan délivre un message émouvant d'espoir dans une narration sur la nature des connexions humaines. Le tout est accompagné de l'une des bandes-son les plus mémorables de la carrière de Hans Zimmer.