Comme son nom l'indique, Batman Arkham Origins se déroule plusieurs années avant les événements qui ont contraint Batou à nettoyer l'asile d'Arkham de sa vermine. La veille d'un Noël passé, la chauve-souris devient du jour au lendemain la cible de Black Mask, un baron du crime de Gotham, qui a embauché plusieurs assassins pour s'occuper de notre héros pendant que lui s'adonne à on ne sait quelles activités illégales.
Grâce à cette pirouette scénaristique, les développeurs peuvent introduire de nouveaux vilains, comme Copperhead ou bien encore Firefly. D'autres font également leur grand retour à l'image d'Enigma, le Pingouin mais aussi et surtout le Joker (bien vivant, passé oblige). L'arrivée massive de malfrats constitue d'ailleurs l'un des principaux intérêts du titre : découvrir comment Batman s'est attiré les foudres de toute la pègre de Gotham.
C'est habilement que l'aventure se déroule ainsi au gré de nos rencontres mortelles, Batman affichant au fur et à mesure les stigmates de ses affrontements corsés. On regrette malgré tout que notre "enquête" ne se fasse plus d'un seul tenant (bien que sur une journée), l'introduction de la Batcave, où il est possible de se rendre à n'importe quel moment, nuisant à l'aspect "Fil rouge" qui avait tant réussi aux précédents jeux.
Le Gotham d'Arkham City donnait le tournis. Cette sensation est décuplée dans "Arkham Origins" grâce à une modélisation des environnements plus équilibrée, les petites bâtisses cotoyant les imposants gratte-ciels. Concrètement, les capacités de vol de notre justicier sont constamment mises à rudes épreuves et le nombre impressionnant de quêtes annexes, à réaliser en visitant la ville, renforce cet image de "vadrouilleur volant".
Plus d'une fois, on est par exemple invité à sortir de la trame principale pour désactiver l'une des tours radios contrôlées par Edward Nigma (à la manière des tours Borgia dans Assassin's Creed 2) afin d'accéder à la fonction de "déplacement rapide". Parfois, il est aussi nécessaire de remettre dans le droit chemin des ennemis ayant trouvé du courage ou encore de désamorcer des bombes posées par un mystérieux anarchiste (Anarchy).
A cela s'ajoute les quelques analyses de scène de crime, certes encore trop peu nombreuses, mais terriblement efficaces, grâce à une mise en scène pour le moins dynamique. Leur plus indéniable : la reconstitution des événements en temps réel qu'il est possible de visionner d'avant en arrière pour déceler des indices qui auraient échappé à l'oeil, pourtant entraîné, de Batman.
Du côté des combats, les mécaniques n'ont que très peu évolué, l'essentiel des affrontements se basant à nouveau sur les principes de l'esquive et des combos. Plus vous enchaînez les baffes et les high-kick, plus Batou reçoit des boosts de vitesse et de dégâts, accédant pour finir à divers finish-moves dévastateurs qui en mettent plein les mirettes, principalement durant les fights contre l'un des assassins à vos trousses.
Bien évidemment, il ne suffit pas d'utiliser ce "Batsense" pour sortir en un seul morceau de ces joutes musclées. C'est à ce moment qu'intervient le système d'amélioration des compétences plutôt bien construit puisqu'il force à réaliser différents défis liés à trois fondamentales (action, discrétion et utilitaires dans les grandes lignes). Son utilité : débloquer de nouvelles attaques et autres bonus loin d'être négligeables.
A cela s'ajoute l'arsenal de gadgets de Batman, étoffé, qui s'avère utile pour se frayer un chemin dans les quartiers de ses ennemis ou éliminer ses "proies" de différentes manières, que vous jouiez les panthères discrètes ou les sadiques adeptes des explosifs. Lors des traditionnelles séquences d'infiltration où il s'agit principalement d'utiliser les décors à son avantage, ces différents outils vous sauveront la vie plus d'une fois.
Graphiquement, Batman Arkham Origins n'a pas souffert de la passation de pouvoirs de Rocksteady aux studios québécois. La direction artistique est respectée, toujours aussi sombre, les développeurs jouant constamment sur les nuances de noir et de blanc. Noël, avec ses guirlandes écarlates et ses sapins meurtris par le froid d'une tempête glaciale, essaye tant bien que mal d'exister dans cet enfer neigeux et malsain qu'est Gotham.
Du côté de la bande-son, on retrouve l'essentiel des thèmes enchanteurs de l'homme chauve-souris, auquel s'ajoute des doublages réussis malgré le départ de Pierre Hatet, la voix officielle du Joker dans la VF. Quelques mots enfin pour le mode multijoueur, au final assez anecdotique, qui ne tiendra pas nécessairement en haleine les joueurs pendant de longues heures une fois l'expérience solo bouclée.
Verdict : Sans aller jusqu'à parler de redite de l'épisode "Arkham City", Batman Arkham Origins ne sera pas pour autant l'épisode qui révolutionnera la saga. Le titre comporte néanmoins de nombreux atouts (nouveaux ennemis, gadgets inédits, scénario haletant) qui devraient ravir les fans de Batman qui, ne l'oublions pas, est surtout humain avant d'être héros.
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