Un an après la sortie de Lollipop Chainsaw, qui mettait en scène une pom-pom girl chasseuse de zombies, Suda 51 revient sur consoles avec une nouvelle production qui possède indéniablement sa marque de fabrique : Killer is Dead. Dans ce titre, vous incarnez Mondo, un chasseur de prime spécialisé dans la traque de Wires, des monstres lunaires. Pour mener à bien ses missions, notre héros, qui manie déjà le katana à la perfection, peut également compter sur Musselback, son étrange bras gauche capable de se transformer à volonté en armes à feu ou autre foreuse destructrice.
Un gentil qui doit tuer des méchants ? Au risque de rejouer le sketch des inconnus, c'est à peu de choses près tout ce qu'il y a à dire de la trame qui compose la douzaine de chapitre du jeu. Soyons franc, malgré quelques simili-rebondissements ou encore phases de dialogue comiques qui parviennent parfois à nous décrocher un sourire, l'histoire de Killer is Dead n'a rien de très emballant. Les questions soulevées faussement métaphoriques, le gore à outrance et le déballage constant de poitrines volumineuses, ne parviennent pas nécessairement à dissimuler le caractère très décousu du scénario.
Sachez pourtant qu'en termes de gameplay, la quête principale du jeu réveillera bien vos instincts de tueur, surtout si vous osez braver les difficultés les plus élevées. Ainsi, bien qu'il s'agisse essentiellement d'avancer dans des niveaux couloirs (ou faussement ouverts) en dézinguant plusieurs vagues de monstres et des boss imposants, Killer is Dead procure une véritable sensation de pouvoir manette en main. Le titre doit notamment cette réussite à un système de combat efficace, basé sur l'esquive.
En évitant au bon moment les attaques des Wires, Mondo sera ainsi capable d'entrer en transe pendant 2 ou 3 secondes pour déchiqueter son ennemi sans que ce dernier sourcille. Il s'agira d'ailleurs d'abuser de cette compétence pour remplir sa jauge de sang, utile pour déclencher une attaque fatale d'une pression de la gâchette droite, se régénérer en cas de coup dur ou plus largement utiliser les différents modes de Musselback. Le bras gauche de Mondo constitue a contrario le petit bémol de ces affrontements, le nombre de transformation faible - seulement quatre - et le peu d'ennemis volants justifiant assez rarement son utilisation. Autre point négatif : l'arbre des compétences est très succinct et on y fait très rapidement le tour.
A noter également qu'au fur et à mesure de la progression, des missions secondaires, pour la plupart sous forme de défis à réaliser dans un temps imparti, pimenteront l'aventure et raviront les passionnés de scoring qui pourront partager leurs résultats en ligne. On regrettra pourtant qu'elles soient très peu nombreuses. Comment également ne pas évoquer les missions Gigolo qui consistent à convaincre une jolie demoiselle de partager votre couchette en la reluquant des pieds à la tête. "Narmol". Ces dernières auraient même pû être dispensables si l'on oubliait leur intérêt premier : débloquer les mutations de Musselback.
Une production Suda51, c'est heureusement une direction artistique explosive. Même s'il ne nous envoie pas au firmament, Killer is Dead nous en fait voir de toutes les couleurs grâce au cel-shading et son amour pour l'hémoglobine. La modélisation des environnements est elle aussi variée, nous transportant aussi bien sous les cerisiers de Tokyo que dans les décombres d'une base militaire abandonnée. Terminons sur l'ambiance sonore, un vrai régal pour les oreilles, tant du côté du doublage que de la B.O, visitant divers genres musicaux, du jazz milieux à l'électro-futuriste façon Kavinsky.
Verdict : Killer is Dead n'est certes pas la meilleure production de Suda51, la faute à une narration plutôt décousue et des personnages manquant de profondeur, le titre des studios Grasshopper Manufacture parviendra néanmoins a titiller la fibre assassine des joueurs. Son gameplay efficace et ses (quelques) missions propices au scoring mettront les nerfs des joueurs à rudes épreuves. De même, si l'on est loin de la claque visuelle, la patte graphique s'avère suffisamment dépaysante pour qu'on s'y attarde le temps d'une partie sanglante. De là à devenir incontournable ? Pas nécessairement.
15/20
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