Lancer une partie de Football Manager, c'est s'assurer de ne plus avoir de vie sociale pendant de nombreux jours. Et si à première vue cette phrase est censée faire peur, elle est au contraire annonciatrice de véritables moments de bonheur. Car oui, se glisser dans la peau d'un manager, avoir sous la main le contrôle de meilleurs joueurs et pouvoir (enfin) remporter la Ligue des Champions avec son équipe de coeur, est la meilleure chose virtuelle au monde.
Ça tombe bien, le studio Sega s'est surpassé à travers sa nouvelle édition, rendant cette simulation encore plus jouissive. Oui, là où FIFA ou PES bricolent quelques nouveautés inutiles chaque année, les créateurs de Football Manager n'ont pas hésité à se lancer dans des travaux imposants et passionnants.
Première nouveauté notable cette année ? La barre de navigation se trouve désormais à gauche. Et si - sur le papier - cette évolution fait moins rêver qu'un match Evian / Rennes un dimanche à 14h, la prise en main s'en révèle nettement plus intuitive. Impossible de se perdre dans les différentes catégories, tout est fait pour nous simplifier la partie et la rendre plus plaisante. Toujours du côté de l'interface, la couleur y est également plus vive, donc plus agréable pour les yeux. Un détail qui a réellement son importance ici, étant donné que l'on passe les 3/4 de notre temps à organiser les équipes et tactiques durant la semaine. Enfin, il est à noter l'apparition de petites bulles d'aide, très utiles lorsque l'on ne sait pas comment gérer tel cas ou utiliser telle option. Simple, mais efficace.
Toutefois, l'évolution majeure de cette édition se trouve dès son lancement. En effet, vous pouvez désormais choisir quel type d'entraîneur vous correspond le plus. Traduction ? Etes-vous plutôt Laurent Blanc en costume, préférant le management à l'entraînement, ou Christian Gourcuff en survêt, favorisant l'entraînement et la cohésion d'équipe ? Si le choix peut surprendre, il s'avère néanmoins extrêmement important. La raison ? Le rapport avec vos joueurs, leurs performances et leur mental en seront fortement impactés, et votre crédibilité ne sera pas la même. De quoi vous obliger à travailler sur vos défauts, au risque de vous retrouver submergé par les conséquences de vos "faiblesses". Car oui, les joueurs sont plus divas que jamais cette année et votre autorité tremblera fortement.
Mais rassurez-vous, si cette nouveauté peut faire peur, elle reste très abordable et facilement personnalisable, vous permettant de doser parfaitement votre conception du juste milieu entre les deux styles. En résumé ? C'est une option qui apporte (enfin) une nouvelle immersion fascinante dans le jeu, faisant de la place à un vent de fraîcheur très agréable.
Enfin, c'est également l'une des évolutions dont Sega peut être le plus fier, le nouveau moteur 3D n'a plus rien de honteux. Meilleure ambiance dans les stades, joueurs et maillots nettement plus fidèles, réactions des joueurs beaucoup plus réalistes sur le terrain... cet opus corrige enfin les défauts les plus gênants de ces dernières années. Alors non, les matchs ne vous seront toujours pas utiles pour savoir ce que valent réellement vos joueurs à certains postes - le jeu offrant encore de nombreuses situations WTF?! (gardien/défense à l'arrêt / poteaux en rafale / placements douteux / tirs inutiles...), mais à ce rythme-là, on peut s'attendre à de très belles choses pour 2016/2017.
A noter que Football Manager 2015 a également corrigé quelques petits détails, toujours appréciables. Ainsi, les questions des journalistes sont plus pointues et perverses qu'auparavant (attention aux pièges), les interactions avec vos joueurs plus importantes (ces derniers sont encore plus sensibles à leur environnement) et vos scoots apporteront enfin ce que vous leur demanderez.
Verdict : Football Manager 2015 offre ce que son prédécesseur avait oublié : de la nouveauté. Et le point positif, c'est que cet opus semble amorcer une véritable évolution, Sega comprenant enfin que si la simulation est ce qui intéresse le plus les joueurs, l'expérience visuelle et de navigation est également très importante (interface, moteur 3D...). Une réussite.
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