Toute une saison à tenter d'éviter la fin du monde pour finalement échouer, voilà le bilan des premiers épisodes d'Umbrella Academy. Heureusement, Five avait pu sauver sa famille in-extremis en l'expédiant dans le passé afin qu'ils aient tous une nouvelle chance de mener à bien cette mission en se réconciliant avec Vanya avant qu'elle ne pète un nouveau câble démentiel. Problème, le vieux-jeune se loupait légèrement dans ses calculs et tout le monde se retrouvait coincé dans les années 60. Le twist ? La fin du monde les suivait dans cette nouvelle époque.
Le grand point positif de cette saison 2, c'est que l'on évite le côté redite. Malgré une situation qui semble identique (il faut remobiliser toute la famille ET sauver le monde), le changement de lieu (exit The City, bonjour le Texas) et d'époque apportent un vrai sentiment de rafraîchissement et de renouveau. Les créateurs ont en effet eu la bonne idée de ne pas faire débarquer les personnages en même temps dans les années 60. De fait, certains comme Klaus ou Alisson se sont retrouvés coincés plus longtemps que Luther ou même Diego, ce qui leur a permis de se construire de nouvelles vies, de connaître de nouvelles expériences et de faire évoluer leurs personnalités.
En comparaison avec la saison 1, qui faisait finalement office d'introduction, on a donc le sentiment que les scénaristes ont pour ambition cette année de développer les personnages afin que l'on puisse s'attacher et s'identifier davantage à cette famille et à ses membres. On prend un vrai plaisir à suivre leurs différentes trajectoires qui apportent un côté chorale à la série et mettent en lumière les traits de personnalité plus prononcés et fascinants de nos héros préférés. A ce sujet, mention spéciale à Ben qui arrive enfin à trouver sa place au point de réussir à nous émouvoir avec son histoire. On ne s'y attendait pas et c'est extrêmement plaisant de le voir ne plus être oublié par les auteurs.
Malheureusement, cette qualité est également le grand défaut de cette saison qui nous passionne autant qu'elle nous frustre. On en vient régulièrement à se demander ce que les scénaristes tentent réellement de nous raconter. L'existence du fil rouge en arrière-plan est palpable (retour de la Directrice, arrivée d'un trio maléfique, fin du monde en approche, énorme mystère entourant Papa), mais son traitement est tellement inégal en comparaison de l'évolution des personnages qu'il ne prend jamais le pas sur l'histoire.
Au final, il faut véritablement attendre le 7ème épisode pour voir cette histoire décoller ENFIN et nous rappeler que l'on regarde réellement une série avec des personnages aux pouvoirs hors du commun, coincés dans un univers rempli de questions, avec des destins plus fous que n'importe quel autre humain. Avant cela, l'intrigue ronronne gentiment au point de nous donner l'impression que les auteurs ne savent en réalité pas quoi raconter pour la faire avancer en 10 épisodes. Sans aller jusqu'à dire que l'équipe créative brode énormément (encore une fois, on prend un vrai plaisir devant les épisodes et le parcours de la famille), la gestion de cet univers et de ses mystères est beaucoup trop irrégulière pour nous emporter totalement. Durant cette saison 2, on kiffe plus que l'on ne vibre. C'est cool, mais ce n'est pas assez au regard des promesses lancées en fin de saison 1.
Cependant, on vous rassure, c'est bien là le seul point négatif de cette saison. Cette année encore, Umbrella Academy nous gâte à tous les niveaux : les acteurs sont excellents et semblent même se lâcher davantage (cela s'en ressent sur leur alchimie à l'écran), la mise en scène est toujours géniale avec quelques séquences d'action aussi badass que spectaculaires (merci le pouvoir de Five qui semble offrir une infinité de possibilités scéniques), on en prend plein les yeux à travers de jolis plans et surtout, la bande-son est incroyable. A la fin de chaque épisode, on n'a qu'une seule envie : celle d'écouter en boucle la playlist de cette saison tant les remixes de certaines musiques cultes sont parfaites, originales et bien choisies.
Autres points importants, l'humour - qui est probablement plus prononcé qu'en saison 1, est l'une des grandes réussites de cette année. On assiste à de nombreuses répliques cultes que l'on imagine déjà faire le bonheur de nombreuses reactions gif, que ce soit, "Ton vagin a besoin de lunettes. Il n'en vaut pas le coup", "J'ai des poils pubiens plus malins que toi". C'est toujours très recherché et très imagé, on adore.
De même, quand la série décide enfin de reprendre la main sur son univers cette saison, elle nous rappelle combien celui-ci est particulier et possède suffisamment de belles choses pour nous retourner le cerveau. On ne vous spoilera pas, mais la fin de l'épisode 9 et la dernière scène de l'épisode 10 vont vous faire dire "WTF ?! WTF ?! WTF ?!". Préparez-vous, on assiste à des twists à la chaîne.
En bref, Umbrella Academy saison 2 c'est la confirmation que la série possède un univers hors-du-commun et est capable de nous offrir une histoire impressionnante et épique - le tout porté par des personnages de mieux en mieux écrits, mais c'est également l'assurance d'un visionnage frustrant, la faute à un sentiment de sur-place un peu trop présent. On a hâte de découvrir la saison 3, mais on espère que celle-ci sera mieux maîtrisée.