Biographie
- Résidence : France
Medi est batteur, c’est du moins son premier instrument. Formé au conservatoire de Nice par André Ceccarelli, vous n’avez pas pu passer à côté de lui lorsqu’il accompagnait Charlie Winston, sur scène et sur disque. Medi est également bassiste, n'a pas son pareil pour ressusciter le Wurlitzer (piano électrique mythique des albums de Stevie Wonder) et tient la guitare comme Steve Cropper, son héros, dont les riffs émaillent les hits d'Otis Redding et de la Stax, cet autre label légendaire (aux côtés de la Motown) de soul américaine. Qui plus est, Medi chante, et ce divinement.
Si les chansons de ce premier album solo sonnent d'emblée comme des classiques, c'est justement que Medi a "fait ses classes". D'une humilité absolue, ce bosseur acharné a depuis plus de dix ans, de Nice à Londres en passant par Paris, mis ses multiples talents au service de la musique. Des concerts en première partie de Duffy, Supergrass et KT Tunstall à la publication en 2007 d’un premier album avec le Medicine Show. Tantôt jammeur, tantôt fédérateur d'une scène cosmopolite se pressant aux désormais incontournables sessions du jeudi soir au Café Justine rue Oberkampf. Toujours rassembleur et positif, profondément habité par la musique, et rêvant de ressusciter l’atmosphère des célèbres sessions « Soul Train » que diffusaient la TV américaine il y a encore quelques années.
Du haut de ses trente ans, Medi a, comme le dit de lui Tony Berg, "l'enthousiasme d'un gamin tout en assurant comme un pro". Lorsqu'on sait d’où vient le compliment, cela se savoure. Tony Berg est un personnage éclectique éminemment respecté dans le métier aux Etats-Unis. Directeur artistique chez Geffen, il y a signé Beck et les Black Rebel Motorcycle Club. Réalisateur artistique, il a officié auprès d'Aimée Mann, PIL et Wendy & Lisa, jobs qui ont succédé à une longue carrière de musicien de session dans les seventies (le guitariste du Muppet Show, en vrai, c’était lui).
Enregistré à Brentwood / Los Angeles, dans le studio personnel de Tony Berg, Zeitgeist (archipel de quelques mètres carrés au fond d’un jardin et temple du matos vintage constitué autour de la console API sur laquelle John Lennon realisa "Mind Games"), le disque sonne comme un coup de maître.
Dans un anglais qui roule à gauche, Medi, avec l'aide de quelques amis pour les textes (Sam Semple, Charlie Winston, Vasco), évoque ses histoires de coeur et livre son âme. Dans le libérateur You Take The Weight, il célèbre celle qui lui donne des ailes, n'élude rien des méandres du parcours amoureux et de ses atermoiements (How Would You Do It, l'irrésistible premier single ou encore I Know What You Did), évoque ses doutes et espoirs (I'm Not Giving Up, Sooner Or Later) ou pratique le clin d'œil non sans malice (Excuse My French).
Si on n'échappe pas à la comparaison avec le premier album de Lenny Kravitz, c'est forcément parce que comme lui, Medi a, sur un matériel d’époque, enregistré pratiquement seul, ne cédant la place qu’aux fulgurances de Mike Finnigan (légendaire organiste de Jimmy Hendrix) pour le Hammond B3 et au jeune Blake Mills pour ces guitares venues de nulle part.
Que ces références puissent être utilisées sans honte ni fausse modestie pour évoquer la musique de ce jeune niçois cosmopolite en dit long sur son talent.
Au final il s'agit surtout d'un disque à l'image de son auteur : solaire !