Biographie
- Naissance : 23 juin 1968, Odienné
- Âge : 56 ans
- Signe astrologique : Cancer
- Résidence : Côte d'Ivoire
Tiken Jah Fakoly, de son vrai nom Doumbia Moussa Fakoly, est un chanteur de reggae ivoirien.Issu d'une famille de griots, Fakoly découvre assez tôt la musique reggae et monte son premier groupe, Djelys, en 1987. C'est donc par la scène qu'il réussit peu à peu à se faire connaître au niveau régional puis national.
Très concerné par l'évolution sociale et politique de son pays, Tiken Jah Fakoly ne tardera pas à écrire des textes incisifs sur la situation électorale qui fait suite à la disparition d'Houphouët-Boigny en 1993, ce qui lui valut une grande popularité au sein de la jeunesse. C'est en 1998 qu'il monte pour la première fois sur scène en Europe, à Paris.
Tiken Jah Fakoly dit jouer une musique pour « éveiller les consciences » comme il l'a expliqué lors de diverses interviews. Sa musique parle de beaucoup d'injustices que subit la population de son pays d'origine, mais aussi et surtout du peuple africain. C'est donc un reggae proche du peuple africain qui souffre actuellement pour beaucoup de raisons différentes dont l'oppression et la misère.
Par « musique qui éveille les consciences », Tiken Jah Fakoly entend expliquer que les peuples qui vivent sous l'oppression sont des humains au même titre que les autres, qu'ils ont les même droits que tout être humains et qu'ils ont leurs cultures et leurs valeurs. Sa musique est engagée contre la mainmise que l'Occident, particulièrement la France, a sur les richesses d'une grande partie du Continent Noir, notamment au Gabon, au Congo, une oppression également politique qui se traduit par le contrôle des chefs d'États africains via les lobby français qui, quitte à provoquer des guerres, se démènent pour leurs intérêts. Cette proximité avec le peuple, ses aspirations et ses déceptions, fait de Tiken Jah Fakoly un artiste écouté par beaucoup et cela aussi bien en Europe qu'en Afrique.
Depuis 2003, Tiken Jah Fakoly vit exilé au Mali suite à des menaces de mort : des proches du président Laurent Gbagbo ont assassiné plusieurs de ses amis. Il est pour l'annulation de la dette des pays africains, et s'est rapproché du mouvement altermondialiste. Il s'est impliqué dans les manifestations anti-G8. En 2006, Pierpoljak l'invite sur un duo pour son nouvel album. La chanson s'appelle Sisi.
Dans ses chansons, Tiken Jah Fakoly dénonce le colonialisme et la néo-colonisation:
« Après l'abolition de l'esclavage Ils ont créé la colonisation Lorsque l'on a trouvé la solution, Ils ont créé la coopération Comme on dénonce cette situation. Ils ont créé la mondialisation. Et sans expliquer la mondialisation, C'est Babylone qui nous exploite »
Tiken Jah Fakoly est également sensible au problème des ventes d'armes à l'Afrique, du pillage de ses richesses et des soutiens occidentaux à la dictature: « La politique France Africa C'est du blaguer tuer [..] Ils nous vendent des armes Pendant que nous nous battons, Ils pillent nos richesses Et se disent être surpris de voir l'Afrique toujours en guerre. Ils ont brûlé le Congo Enflammé l'Angola. [..] Ils cautionnent la dictature Tout ça pour nous affamer. »
L'expression "blaguer tuer" signifie, selon l'auteur : « On nous blague veut dire qu'on fait comme si on nous aimait et pourtant d'un autre côté on nous massacre, on nous tue. Par exemple l'armée française, venue soi-disant pour protéger la communauté internationale, est en Côte d'Ivoire simplement pour protéger les intérêts français. »
Le thème de Babylone, qui, dans la culture reggae et rastafari, désigne l'occident matérialiste, est également un thème récurrent des chansons de Tiken Jah Fakoly: « Dans ce monde où le système a rendu le pauvre impuissant et muet Oui partout dans ce monde, la loi décidée par les hors-la-loi Ce monde de capital où la moralité n'est plus capitale [...] Je suis fatigué, oh mon dieu Délivre tes enfants des mains de Babylone ». Tiken Jah Fakoly dénonce aussi les hommes politiques d'Afrique « complices de Babylone pour nous arnaquer ».
Le chanteur est aussi préoccupé par les régimes africains corrompus : dans la chanson Le balayeur balayé, il est fait référence au putsch militaire en Côte d’Ivoire du général Robert Gueï, qui déclarait : « Nous sommes venus balayer la maison ». Gueï fut chassé par des manifestations en 2000, après son refus de reconnaître la victoire électorale de son adversaire Laurent Gbagbo.
D'autres chansons comme On a tout compris évoquent aussi la corruption et l'exploitation de la population par les hommes politiques en Afrique.