L'image a fait le tour du web en quelques heures : cette semaine, Luna Reyes, une bénévole et secouriste de la Croix-Rouge espagnol, était à Ceuta pour venir en aide à des migrants arrivés sur le sol espagnol. Après avoir donné de l'eau à l'un d'entre eux, exténué, ce dernier s'est effondré dans ses bras et la jeune femme l'a donc tout naturellement réconforté en le prenant dans ses bras. Cet instant a été immortalisé par les photographes et les caméras de télévision. "Il pleurait, j'ai tendu la main et il m'a serrée dans ses bras. Il s'est accroché à moi. Cette étreinte a été sa bouée de sauvetage" a confié la jeune femme âgée de 20 ans à RTVE.
Une sublime photo pleine d'humanité... qui a aussi été critiquée sur le web. Après la publication de l'image et de son interview, Luna Reyes a été victime d'insultes et de menaces, et a même dû fermer ses réseaux sociaux face aux attaques. "Ils ont vu que mon petit ami était noir, ils n'arrêtaient pas de m'insulter et de me dire des choses horribles et racistes" a-t-elle confié, toujours pour RTVE.
Face aux attaques venant en grande partie de partisans de Vox, le parti d'extrême droite espagnol, Luna Reyes a reçu le soutien de milliers d'internautes à travers le monde. Ce samedi 22 mai, le hashtag #GraciasLuna (merci Luna) est numéro 1 des trending topics en France. Les internautes en ont profité pour saluer le dévouement de la jeune femme et de tous les secouristes qui donnent de leur temps pour venir en aide aux migrants en Espagne, mais pas seulement.
La ville de Ceuta est actuellement au coeur d'une crise migratoire et diplomatique entre l'Espagne et le Maroc. Enclave espagnole (c'est-à-dire que la ville se situe sur le contient africain mais appartient à l'Espagne), Ceuta possède une frontière terrestre avec le Maroc et, la semaine dernière, plus de 8000 migrants venus du Maroc l'ont traversée suite à un assouplissement des contrôles côté marocain. L'Espagne a dénoncé ces agissements qu'elle a qualifié de "chantage" et "d'agression" des frontières selon les propos de Margarita Robles, la ministre de la Défense. A l'origine de ce conflit ? Rabat reprocherait à l'Espagne d'avoir accueilli et soigné l'un des ennemis du Maroc, Brahim Ghali, atteint de la Covid-19.