Il y a quelques jours, à l'occasion d'un podcast de la Fédération Française de Football, Olivier Giroud revenait sur sa période compliquée vécue en Bleu en 2016. Souvenez-vous, quelques mois avant l'Euro en France, Karim Benzema avait été mis de côté par Didier Deschamps suite à l'affaire de la sextape et le public, encouragé par les piques de l'ancien joueur du Real Madrid, avait alors pris en grippe l'actuel meilleur buteur de l'EDF.
"Ça a été une période délicate de ma carrière, peut-être la plus délicate en équipe de France où je suis, comme l'avait titré un grand quotidien français, 'le mal-aimé', avait-il ainsi soufflé au micro de la FFF. C'est vrai qu'à cette époque-là, je souffre un peu de la comparaison et de la mise en opposition avec Karim Benzema."
Huit ans plus tard, avec une Coupe du Monde remportée en 2018, une finale d'Euro en 2016, une finale de CDM en 2022 et 56 buts au compteur, Olivier Giroud a finalement inversé la tendance et fait désormais partie des chouchous du public. Une situation qu'il savoure pleinement, même si l'opposition avec Karim Benzema ne semble jamais totalement derrière lui.
Pour preuve, alors même que le Ballon d'Or 2022 a pris sa retraite internationale en voyant les Bleus briller sans lui au Qatar, son entourage continue encore aujourd'hui de mêler l'attaquant du Milan AC à ses affaires extra-sportives. On l'a récemment appris, Karim Benzema a porté plainte en diffamation contre Gérald Darmanin après avoir vu le Ministre de l'Intérieur l'accuser d'avoir des liens avec Les Frères musulmans, une organisation transnationale islamique sunnite, considérée par de nombreux pays comme une organisation terroriste. Des propos qui avaient immédiatement vu la nouvelle star du club Al-Ittihad être victime de haine raciale et de menaces de mort sur les réseaux sociaux, au point de motiver son avocat, Me Hugues Viguier, à contre-attaquer.
A cet effet, le Maître a donc tout logiquement porté plainte au nom de son client, mais il s'est également rendu sur le plateau de BFMTV afin de déplorer une situation aussi injuste envers l'une des stars du pays. Le problème ? Après avoir déclaré que Benzema ressentait "beaucoup de colère" suite à l'amalgame honteux du ministre, il n'a rien trouvé de mieux à faire que de prendre Olivier Giroud, qui n'avait rien demandé, en comparaison.
Selon lui, le Champion du Monde 2018 bénéficierait d'un traitement de faveur des médias vis-à-vis de sa religion, là où Benzema serait scruté et pointé du doigt en permanence. "On dit qu'il ferait une sorte de prosélytisme parce qu'il montrerait sur ses réseaux sociaux sa pratique de l'islam. Qu'est-ce que vous dites à Olivier Giroud qui dans des entretiens explique qu'il a un psaume tatoué sur le bras, qu'il prie sans cesse avant chaque match, et que sa vie est consacrée à Dieu?", s'est notamment plaint Me Hugues Viguier. Bien sûr, ce dernier ne blâme pas le numéro 9 de l'EDF, "Moi, ça ne me choque pas", mais il regrette l'hypocrisie ambiante autour de tout ça.
"C'est un chrétien et ça ne pose pas problème. Quand c'est Benzema qui dit qu'il est croyant et que c'est une autre religion (...) il faut croire que l'islam est la religion qui pose problème. (...) Lui n'a pas le droit de dire qu'il est heureux de faire son pèlerinage à La Mecque quand d'autres ont le droit de dire qu'ils font un pèlerinage à Chartres ou à Lourdes ?, a-t-il souligné. Il faut avoir le même respect pour tous." Et de conclure : "Depuis toujours, on a accolé une étiquette de mauvais garçon à Karim Benzema".
Des propos que l'on peut entendre (il est vrai qu'Olivier Giroud parle énormément de sa religion en interview, sur les plateaux télé ou dans son livre, sans que cela ne dérange personne), mais qui n'en restent pas moins maladroits. Il n'y a qu'à regarder les réactions sur les réseaux sociaux pour constater que cette comparaison vient à nouveau de relancer la guerre débile entre les supporters des deux joueurs.