Karim Benzema bientôt en prison ? A peine arrivé en Arabie saoudite, une gaffe du joueur pourrait lui coûter cher

Après plus d'une décennie passée au Real Madrid, Karim Benzema a décidé de prendre sa retraite du football de haut niveau. Aussi, là où les supporters de l'Olympique Lyonnais espéraient secrètement le voir revenir au club pour boucler sa carrière d'une jolie façon, l'ancien joueur de l'Equipe de France a préféré l'argent au défi sportif en rejoignant l'équipe d'Al-Ittihad en Arabie saoudite.

Un choix particulièrement lucratif pour le Ballon d'Or 2022 puisque, selon les rumeurs, il devrait toucher un salaire de 30 millions de dollars par an (pour un contrat de 3 saisons). Bien loin des 200 millions de dollars annoncés ? Oui, mais il y a un twist : on parle uniquement du salaire ici. En réalité, la plus grosse partie des futurs revenus de Karim Benzema devrait passer par ses droits à l'image et ses contrats publicitaires. Autrement dit, pour cette simple partie commerciale, KB9 devrait repartir avec un cachet d'une centaine millions de dollars.

Coïncidence ou non, ce mercredi 14 juin 2023, quelques jours seulement après avoir signé son nouveau contrat, Karim Benzema a surpris tout le monde sur ses réseaux sociaux en y postant un message en faveur des Émirats arabes unis, "J'adore partir en vacances à Dubaï", avant d'offrir une chance à ses abonnés d'en faire de même à travers l'organisation d'un concours. Difficile de savoir si ce post est lié à sa nouvelle situation professionnelle (Dubaï ne fait pas partie de l'Arabie saoudite), mais on sait déjà qu'il fait énormément parler aujourd'hui.

En cause ? Rien à voir avec ses montages photos désastreux qui semblent avoir été réalisés sur Paint au point d'être ridiculisés et détournés par les internautes, mais plutôt avec un grave oubli légal de la part du sportif. Comme de nombreuses personnes ont pu le remarquer, Karim Benzema n'a pas inscrit la mention "sponsorisée" ou "publicité" dans son post sur Twitter, chose pourtant obligatoire en France suite à la promulgation de la loi visant à encadrer l'influence commerciale, datée du 9 juin 2023.

On s'en souvient, de nombreux influenceurs ont récemment été épinglés et sanctionnés à ce sujet, comme Simon Castaldi et Illan Castronovo notamment, reconnus coupables d'avoir fait de la promotion pour divers produits sans jamais indiquer à leurs audiences qu'ils étaient payés pour le faire. Or, si Karim Benzema n'apparait pas comme un influenceur aux yeux du grand public, il l'est pourtant aux yeux de la loi.

Comme le rappelle TF1, l'article 1er de cette loi assure que sont concernées par celle-ci "les personnes physiques ou morales qui, à titre onéreux, mobilisent leur notoriété auprès de leur audience pour communiquer au public, par voie électronique, des contenus visant à faire la promotion, directement ou indirectement, de biens, de services ou d'une cause quelconque". Ce qui est clairement son cas.

De même, ce n'est pas parce que Benzema habite désormais à l'autre bout du monde qu'il n'est pas concerné par cette loi. TF1Info l'explique parfaitement, étant donné que les conditions générales de vente (CGV) du concours indiquent que le jeu s'adresse aux personnes résidant en France, en Espagne, au Royaume-Uni, en Allemagne, en Suisse, en Italie, en Pologne, au Portugal, aux Pays-Bas, en Belgique et en Autriche, le footballeur ne peut pas se cacher derrière son nouveau pays de résidence pour échapper aux sanctions.

"La loi sur l'influence s'applique quelle que soit la langue utilisée dans un post, même si le public visé par Karim Benzema est plus large que le seul public français, révèle Arthur Delaporte (député socialiste) auprès du site, qui confesse être prêt à contacter le groupe Meta pour l'obliger à faire appliquer cette loi. Si les CGV mentionnent la France, c'est clair, le droit français s'applique". Un avis également partagé par Raphaël Molina (avocat spécialisé en la matière), qui a de son côté ajouté : "Les CGV sont claires : la France est concernée au premier chef, donc la loi française s'applique et Karim Benzema tombe sous le coup de la loi."

Mais alors, que risque Karim Benzema aujourd'hui ? C'est une peine de deux ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende qui pourrait lui tomber dessus si son cas venait à être jugé sévèrement dans les semaines à venir. Une sanction inquiétante pour sa nouvelle carrière mais qui, on vous rassure, ne devrait pas être appliquée ici.

Premièrement, preuve de sa bonne foi, il a déjà supprimé son post sur Twitter, tandis qu'il a pu mettre à jour ses messages identiques sur Instagram et Facebook en y ajoutant la mention "add" - que l'on peut traduire par "publicité". Deuxièmement, en raison de la nouveauté de cette loi, les premiers influenceurs sanctionnés ont été épargnés avec, pour sanction, une simple obligation d'afficher un message de prévention sur leurs réseaux sociaux. Et on n'imagine pas Benzema être plus durement touché aujourd'hui au regard de son faible passif.

Autrement dit, les dirigeants d'Al-Ittihad peuvent souffler, leur nouvelle pépite ne devrait pas être obligée de jouer avec un bracelet électronique et ils n'auront pas besoin de monter une deuxième équipe en prison pour l'aider à se maintenir en forme.