Face à l'inquiétante recrudescence d'actes antisémites en France, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat, ont appelé à une grande marche à Paris le dimanche 12 novembre 2023.
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L'équipe des Grandes Gueules a développé un débat sur le thème "Marche contre l'antisémitisme : allez-vous y participer ?" ce mercredi 8 novembre sur RMC. Alain Marschall a donné la parole à un auditeur. Celui-ci, prénommé Grégory, a poussé un cri du coeur. "J'aime beaucoup Mourad Boudjellal, mais je suis scandalisé et très ému par ce qu'il a pu dire. En disant que les actes que l'on vit ces derniers temps sont des actes anti-israéliens et pas des actes antisémites...", a-t-il lâché.
"Non, je parlais de la montée des actes en ce moment !", a rétorqué le chroniqueur des Grandes Gueules. "Quand quelqu'un vient frapper à nos portes pour poignarder une femme, comment on peut dire que ça, c'est un acte qui vient parce que la police israélienne...", s'est agacé l'auditeur avant que Mourad Boudjellal l'interrompe : "Mais on ne le défend pas ça !".
Grégory a sommé son interlocuteur de le laisser s'exprimer. "Je m'appelle Grégory, je suis franco-israélien. J'ai fait mes études en France et en Israël. J'ai fait mon service militaire en Israël et je suis revenu vivre en France parce que la France est un pays important pour moi. Ça répondra, d'ailleurs, à tous les gens qui pensent que les Franco-israéliens, qui sont là-bas en otage, sont des Israéliens avant d'être des Français. Non, moi, j'ai été franco-israélien et ça fait plus de 30 ans que je suis parti de là-bas et que je vis ici", a martelé le directeur commercial du Val-de-Marne.
"Mais je peux vous dire que là, depuis que je suis en train de vivre ce que je vis ces derniers jours qui est pour moi assez schizophrène, j'ai qu'une envie : c'est de me barrer !", a-t-il ajouté. "Et il ne faut pas, Grégory !", a commenté Mourad Boudjellal. "Quand tu parles de ce nouveau soi-disant antisémitisme... L'antisémitisme musulman date des années 40. Le grand mufti de Jérusalem a fait alliance avec Hitler dans les années 40...", a surenchéri l'auditeur.
Le chroniqueur des "GG" lui a alors demandé ce qui s'était passé dans les années 40. "Et bah, il ne me semble pas que le grand mufti de Jérusalem ait reculé face à l'antisémitisme.... Je suis scandalisé, Mourad !", s'est énervé Grégory. "J'ai parlé de la montée de l'antisémitisme. J'ai dit : 'Cette montée aujourd'hui, il y a une partie qu'était de l'anti-Israël et que je n'ai pas du tout légitimée. Maintenant, si tu veux parler de problèmes de racisme, tu t'appelles Grégory, je m'appelle Mourad. Il y a une chose dont je suis sûr : dans ma vie et dans ma jeunesse, on m'a plus souvent dit 'sale arabe' que toi, 'sale juif", a répliqué Mourad Boudjellal.
"Alors ça, tu n'en sais rien ! Quand on parle de l'attaque israélienne soi-disant disproportionnée... Elle n'est pas disproportionnée ! Si elle avait dû être proportionnée, on aurait dû entrer dans Gaza, éventrer des femmes, violer des femmes... Là, ça aurait été un minimum proportionné !", s'est emporté l'auditeur. Ce à quoi son interlocuteur a vivement réagi : "Le gamin palestinien, qui le 7 octobre, était en train de jouer et qui se prend une bombe sur la gue*le, il y est pour quelque chose dans ce qui s'est passé ?! Non mais là, je ne peux pas comprendre ! Comme les Israéliens, qui étaient le 7 octobre, n'y sont pour rien dans la politique du gouvernement...".
"On a une histoire dans notre dos. Il y a 70 ans, on a massacré 6 millions de juifs. On ne tuera plus des juifs impunément dans le monde...", a rappelé Grégory. Le chroniqueur des Grandes Gueules lui a alors reproché de parler de choses sur lesquelles il n'y a pas de débat. "Qui dit qu'on a le droit de tuer un juif ?! Personne !", a-t-il lancé à son interlocuteur.
"Par contre, on a le droit de tuer des Palestiniens, j'ai l'impression, Grégory. Ce n'est pas un problème... 10 000 personnes, c'est juste des statistiques. Ce n'est pas des êtres humains, ce n'est pas des souffrances d'une mère qui voit que son gamin meurt, d'un gamin qui dit : 'Recollez-moi les jambes s'il vous plaît...' Qu'est-ce qu'il a fait ce gamin ?! Est-ce qu'il est responsable du 7 octobre ?! Est-ce qu'un grand Etat comme Israël doit se défendre comme une association terroriste ?! Non, non et non !", a-t-il tapé du poing sur la table.
"Est-ce que les Allemands, qui n'étaient pas tous forcément des nazis, quand on a rasé Berlin, étaient responsables à l'époque ?!", lui a rétorqué l'auditeur. Mourad Boudjellal en a perdu ses nerfs. "Tu veux justifier l'injustifiable par un autre injustifiable... Un peu de respect pour les morts des deux côtés ! Moi, je respecte les 1 400 Israéliens qui ont été tués de façon barbare, mais je veux qu'on respecte aussi les morts palestiniens aujourd'hui ! Un peu de respect, ce sont des êtres humains ! Une vie vaut une vie ! La douleur d'une mère israélienne est la même que la douleur d'une mère palestinienne ! Exactement la même douleur !", s'est-il violemment emporté.