Depuis le début du conflit israélo-palestinien, La France Insoumise accumule les polémiques. En refusant de qualifier le Hamas d'organisation terroriste, le parti de Jean-Luc Mélenchon s'est attiré les foudres de la classe politique.
Des accusations sont également venues de son propre camp. Pour avoir osé critiquer LFI et son leader, Raquel Garrido vient d'être sanctionnée. A l'issue d'une audition d'1h30, elle s'est vue notifier sa mise à l'écart du groupe La France Insoumise à l'Assemblée nationale pour une durée de quatre mois. En somme, elle ne pourra plus, par exemple, porter la parole de LFI lors des Questions au gouvernement.
Sur X - anciennement Twitter -, la compagne d'Alexis Corbière s'est dite "humiliée" et "en colère". "Je suis mise au ban parce que j'ai tenu bon sur le principe de non-cumul des mandats (...) parce que j'ai osé dénoncer la communication masculiniste d'Adrien Quatennens orchestrée par Sophia Chikirou et soutenue par Jean-Luc Mélenchon, parce que j'ai défendu l'unité de la Nupes, du mouvement syndical, et de LFI pendant le grand mouvement des retraites alors que la direction LFI ne faisait que cliver, cliver et cliver encore...", a regretté celle qui a eu un face à face très tendu avec Apolline de Malherbe.
L'affaire s'est invitée au menu des Grandes Gueules ce mardi 7 novembre 2023 sur RMC et RMC Story. Anaïs Sainz a tenu à préciser que Raquel Garrido a écopé de la même peine qu'Adrien Quatennens, sanctionnée pour violences conjugales. "Dire du mal du chef (Jean-Luc Mélenchon, ndlr), c'est aussi punissable que foutre une tarte à ta femme ?! C'est ça le message qui est envoyé...", a halluciné Olivier Truchot.
"Je trouve que c'est une connerie politique. Je suis extraordinairement déçu parce que j'ai beaucoup d'amis à LFI (...) C'est des méthodes staliniennes. C'est une énorme connerie parce que Raquel Garrido est assez appréciée. C'est quelqu'un de très honnête. Je la soutiens et je trouve complètement idiot ce procès stalinien d'un autre âge...", a réagi Etienne Liebig.
De son côté, Zohra Bitan a dénoncé l'instauration d'une "charia" chez La France Insoumise. "La déliquescence et l'outrance de Mélenchon, de LFI... Ce n'est même plus un parti politique. Ce sont des tribuns, c'est stalinien. Ils ont un tribunal, une sorte de charia interne...", s'est-elle agacée. Anaïs Sainz a alors tenu à souligner que Clémentine Autain s'est dite "atterrée" par la décision de son parti contre Raquel Garrido.
"Elle va plus loin que ça. Elle dit : 'Je suis atterrée et je ne comprends pas pourquoi, par exemple, Sophia Chikirou, il ne se passe rien. Il y a eu des révélations dans la presse sur les pratiques de Sophia Chikirou. Elle n'a pas été convoquée devant le 'tribunal' de La France Insoumise donc il y a deux poids, deux mesures...", a surenchéri Olivier Truchot.
Une remarque qui a fait bondir Zohra Bitan. "Non mais ça ne t'a pas échappé que c'est la meuf à Mélenchon !", a-t-elle lancé à celui qui a perdu son sang froid face à un invité de BFMTV. "Là, c'est un délit d'opinion ! C'est un délit d'opinion qui est reproché à Raquel Garrido. Je rappelle quand même que dans un parti comme celui-là, la base de tout, c'est la liberté d'expression...", a tapé du poing sur la table Etienne Liebig.
"Ah bon ?! Mais t'as rêvé toi !", lui a rétorqué Zohra Bitan. Le chroniqueur des Grandes Gueules n'a pas caché son agacement. "Est-ce que je peux parler ?! C'est vrai, pour avoir participé, qu'on s'engueule et qu'on n'est pas d'accord sur tout parce que c'est un parti libre. Vous n'êtes pas habitués à ces partis parce que, chez les autres, on ferme sa gue*le et on obéit au chef. Normalement, ce n'est pas le cas. Et là, ils deviennent aussi c*ns qu'un parti de droite...", s'est-il énervé.