Lauréate de trois Oscars de la meilleure actrice, nommée pas moins de 33 fois (oui oui) aux Golden Globes, Meryl Streep est pour ainsi dire la queen définitive des comédiennes américaines, aussi bien en termes de reconnaissance académique que du côté de l'estime du public.
Mais l'actrice de Sur la route de Madison, Out of Africa et, bien sûr, Le diable s'habille en Prada, est aussi une spectatrice à ses heures perdues, quand elle ne délivre pas des leçons de jeu sur les plateaux. La preuve ? Elle a profité de sa venue aux Palm Springs Film Awards pour partager une véritable déclaration d'amour à Billie Eilish, interprète (couronnée) de la chanson What Was I Made For ?, associée à la scène la plus touchante d'un film qui a bouleversé le box office outre-Atlantique l'an dernier : Barbie, évidemment !
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Et ce film-ci, Meryl y tient... Vraiment beaucoup.
La reine des Oscars, fan de Barbie ? La principale concernée elle-même ne s'est pas fait prier pour éclaircir cette interrogation : oui, trois fois oui ! Applaudissant Billie Eilish pour sa performance musicale, l'actrice senior s'est effectivement permise ce faisant de féliciter la cinéaste Greta Gerwig...
A écouter Meryl Streep, sa satire féministe rose bonbon - où flamboie l'insaisissable Margot Robbie - est "une bombe". Rien que ça ! Mais ce n'est pas tout. "Greta, vous avez sauvé le cinéma l'été dernier et tous nos emplois au passage. Vous avez apporté de la joie à d'innombrables générations et vous devriez surfer sur cette vague, les enfants, jusqu'à ce que vous soyez vieux et que vous méritiez d'être blasés comme moi", a encore poursuivi Meryl Streep, amusée, face à une audience hyper enthousiaste.
Avec ce discours, Meryl Streep se réfère à la grande grève des comédiens et scénaristes qui a paralysé l'usine à rêves des mois durant, afin d'assurer de meilleures conditions de travail à tous les techniciens et artistes qui font Hollywood. Et au sein du panorama ciné états-unien, Barbie a, effectivement, fait office de bombe : avec ses 1,38 milliard de dollars récoltés au box office, il est devenu le film le plus rentable de 2023 outre-Atlantique. Ironique quand on sait que la bombe en question était le sujet d'un autre film de l'été...
Tant et si bien que le magazine Variety compare carrément le phénomène Barbie au hit planétaire que fut Top Gun 2 après la pandémie de COVID. "Vous avez sauvé les fesses d'Hollywood et vous auriez peut-être sauvé la distribution en salles", avait alors déclaré Steven Spielberg himself à Tom Cruise. Vrais reconnaissent vrais.
Des mots touchants de la part de Streep, surtout quand on sait que Barbie ne fait pas l'unanimité. Lauréat (à deux reprises !) de la Palme d'or, le Suédois Ruben Ostlund (Sans filtre) a par exemple expliqué à Première : "Ce film, c'est du cynisme déguisé en optimisme. C'est toute la folie de notre époque. Un fabricant de jouets qui finance son propre film et qui s'achète une cinéaste d'auteur américaine afin de rendre plus présentables ces poupées très vieux jeu...".
"Nous avons besoin du bouche-à-oreilles entre spectateurs. Mais un film comme Barbie pirate ce processus en mettant une tonne d'argent dans le marketing, et il n'y a plus de bouche-à-oreilles".