All byyyyy myyyyyyseeeeeelf...Si vous vous êtes déjà surpris(e) à trop bruyamment chantonner cet hymne un soir de solitude, du vin blanc et un gros saut de glace pas loin, deux options : soit vous êtes Bridget Jones, soit vous êtes fan de Bridget Jones. Dans les deux cas, la nouvelle qui suit devrait vous enchanter.
Car la célibataire ou célibattante la plus populaire de l'histoire du cinéma est enfin de retour avec un quatrième opus (oui, il y a déjà eu trois films, si si) dont le tournage vient juste de s'achever. Ce qui signifie que tout n'est désormais plus qu'une question d'attente avant cette conclusion (?) pas anodine : les derniers exploits de la New Yorkaise nous renvoie quasiment une décennie plus tôt. Une autre époque pour les rom-coms.
Tant et si bien qu'on s'interroge : de quoi parlera ce quatrième volet ? Bridget Jones (la trilogie) vieillit-elle si bien que ça ? Et ce come-back réunissant tout le cast original est-il la fausse bonne idée du siècle ? Imaginée par la romancière Helen Fielding, icône pour des générations de femmes célibataires, Bridget Jones est clairement un emblème : celui des rom-com des années 2000 - ou comédies romantiques pour les amoureux de la langue de Molière - mais aussi de la chick lit' - littérature marketée pour meufs - de l'époque.
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Mais si ce retour de Renée Zellweger aux côtés de Hugh Grant et Emma Thompson peut enthousiasmer, on se demande quand même si Bridget n'appartient pas à une ère pour le moins... Dépassée. Alors que ce quatrième volet va nous faire suivre une protagoniste quadra et mère solo (des enjeux qui font écho à bien des réflexions féministes) le premier opus, lui, est de plus en plus critiqué, à la revoyure.
C'est le Guardian le premier qui a fait sonner les cloches dans un article dévastateur épinglant le film de Richard Curtis, pourtant roi de la romance - on lui doit également Coup de foudre à Notting Hill et Love Actually. "Dans Le Journal de Bridget Jones, dénonce cet article coup de gueule, le personnage de Renée Zellweger est constamment critiqué pour son apparence et qualifié de 'dodue' ou de femme en surpoids, malgré un poids d'environ 60 kg. Elle se décrit comme ayant "des fesses de la taille du Brésil "...".
23 ans plus tard, les accusations de sexisme et de grossophobie ruissellent. Bridget n'est plus dans le coup ! Public et critique s'étonnent surtout des complexes énormes qu'a pu faire peser sur les femmes cette comédie pourtant reconnue pour sa drôlerie, son irrévérence et l'attitude désinvolte de sa protagoniste. Le fait de la considérer comme "grosse" semble aujourd'hui improbable. Fielding elle-même se serait surprise à voir en certaines scènes un concentré malvenu de sexisme et de gags pas hyper 2024.
Ces coups de rétro cinglants sont-ils un mauvais présage pour ce grand retour ? Pas certain, car comme le rappelle à raison Première, la trilogie cumule tout de même 800 millions de dollars au box office mondial. Réponse assurée dans tous les cas en 2025, pour la Saint-Valentin, période où ce nouveau chapitre devrait débarquer dans les multiplexes.