Ils abondent, les films "où on comprend rien" mais qu'on ne peut s'empêcher de revoir et qui nous font perdre un temps fou - à taper "explication fin" sur Google par exemple. De 2001 l'odyssée de l'espace aux oeuvres de David Lynch, on appelle cela des films-labyrinthes, des poupées russes, des films Rubiks Cube, où quand parvenir à déceler un sens ne fait que nous renvoyer à quinze autres significations bien plus énervées.
Et parmi ceux-là trône l'un des plus récents représentants de la chose : Tenet de Christopher Nolan, avec Elizabeth Debicki, John David Washington, Robert Pattinson, Aaron Taylor-Johnson, Kenneth Branagh ou encore Clémence Poésy au casting. L'exemple typique du film classé dans le rayon "J'ai pas capté, frère". Pas de doute, ce blockbuster conciliant action, thriller et espionnage (avec un gros, gros délire d'étrangeté temporelle/dimensionnelle là-dedans, mais no spoil) est venu carrément rivaliser avec un autre casse-tête du genre, signé par le même auteur : Inception.
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Quitte à faire s'interroger toute la presse anglosaxonne, se demandant : "Peut-on vraiment aimer un film si on ne le comprend pas du tout ?". Révélation du siècle : la réponse est oui.
La preuve ? Tenet fut un vrai succès au box office. Il lui a suffit d'une semaine pour atteindre quasiment le million d'entrées en France et faire le meilleur démarrage de son année d'exploitation. Dans un contexte super particulier.
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Si vous causiez ciné en 2020, pas de doute, la dernière séance commune à tous avait un nom : Tenet, qui a débarqué dans les multiplexes fin août de la même année. Pour beaucoup, spectateurs occasionnels ou grands amoureux des salles obscures, c'était ça, le film post confinement, que tout le monde avait vu, ou devait voir.
Séance nécessaire, alors que la longue période du confinement avait largement malmené la santé des cinémas. Les exploitants, rappelle France Inter, l'attendaient carrément... comme le Messie. Pour s'assurer de conjurer le sort d'une expérience-salle que le Covid aurait définitivement flingué, des séances étaient programmées... toutes les demi-heures ! Résultats, en France, diffusé sur 678 copies, Tenet a cumulé 948.000 entrées en une semaine à peine.
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Un film si symbolique pour la santé des cinés dans l'Hexagone (et ailleurs) que le directeur de l'une salles les plus emblématiques de la capitale, Le Grand Rex, affirmait à franceinfo lors de sa sortie : "La majorité des cinémas de France le sortent sur deux, trois, quatre copies donc il va avoir une visibilité énorme. Si ce film fonctionne, tous les autres distributeurs peuvent se dire : 'Ok, on peut sortir nos grosses machines en période de Covid. Ça ne va pas nous sauver mais c'est le début d'un engrenage très important".
Après avoir ressuscité l'homme chauve-souris avec sa trilogie du Dark Knight, ou, bien avant, participé activement à la mode des "films à twist" avec son malicieux Memento, Christopher Nolan pouvait dès lors s'enorgueillir de balancer la première masterclass ciné de l'ère "pandémie".
Tenet a été loué pour un objectif qui le dépasse : avoir relancé les salles de ciné à lui seul. Comme aurait pu largement le faire un James Cameron ou un Steven Spielberg. La classe pour Nolan, l'un des cinéastes britanniques les mieux notés sur Allociné.
Mais trois ans après cette curieuse époque pour le cinéma, Tenet tient-il vraiment le coup ? Le mieux pour éclaircir ce mystère, c'est évidemment de le (re)voir ce 1er juin 2023 devant votre télé, à 21h25 sur TMC.