Le groupe M6/W9, c'est Caméra Café, Soda, Kaamelott, Scènes de Ménages... Qu'est-ce que ça te fait de rejoindre cette grande famille à succès ?
C'est vrai que par rapport à M6, il y a un savoir-faire donc c'est rassurant. On part un peu à l'aventure, mais on est avec des gens très professionnels. Ce qui est chouette surtout, c'est que l'on ne révolutionne rien au niveau du format, mais dans le ton, on apporte quelque chose de moderne. Je n'ai pas eu l'impression de faire de la télé. Il y a des épisodes où l'on se permet d'aller un peu plus loin que d'habitude et je trouve ça très intéressant.
Et c'est ce ton et cet univers qui t'ont attiré sur ce projet ?
Ce qui m'a attiré, c'est déjà l'époque. Le moyen-âge, personnellement, ça m'a toujours fait délirer avec Les Visiteurs dans la tête à chaque fois. Et ouais, le ton de l'écriture m'a plu, parce que je suis d'une nouvelle génération et j'ai trouvé ça cohérent avec ce que je fais sur scène et l'humour que j'ai de manière générale.
Et ta carrière sur scène t'a justement aidé à tourner dans ce format ci particulier ?
Pas forcément ce que je fais sur scène, mais d'une manière générale oui. Moi je suis un peu un Diesel, à partir du moment où je n'ai pas mis l'armure je ne sais pas à quoi va ressembler mon personnage. En plus ils ont tout recréé avec une vraie auberge, on tournait avec des poules, des moutons... Donc le fait d'avoir l'armure m'a permis de m'imaginer un arrière-arrière-grand-père, et au fur et à mesure c'est devenu naturel. Je me surprends même, chez moi, à parler comme François D'Arc. Je me suis bien laissé prendre au jeu.
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Des dents dégueulasses, une coupe de cheveux difficile à assumer... C'est pas trop dur de tourner dans cette shortcom ?
Dur à tourner non, mais le plus difficile c'est quand tu sors du tournage, car cette coupe de merde tu dois l'assumer tous les jours (rires). Je peux te dire que je me suis baladé avec un bonnet pendant trois/quatre mois. La coupe à la Jacquouille... Merci beaucoup. Mais sur le tournage c'était marrant, parce que même quand on allait à la cantine on se baladait tous en tenues d'époque. C'était cool de voir le regard des gens, des techniciens qui ne savaient pas ce que l'on faisait. Eux, je pense qu'ils nous voyaient comme les Visiteurs.
Du coup, c'est non négociable pour la changer ?
J'ai essayé de négocier pour la barbe et la coupe, mais c'est mort. Ils m'ont dit 'Non, t'auras une gueule de con jusqu'à la fin'. Mais bon, c'est ce qui colle avec l'époque aussi. Si on venait avec des coupes de footballeurs, je ne sais pas si ça ferait le même effet.
On le sait, le rythme d'une shortcom n'est pas le plus simple à suivre, avec notamment de nombreux plans-séquences. C'était quoi la plus grosse difficulté sur le tournage ?
Les plans-séquences, c'est sûr que c'est le plus dur à faire parce que c'est vraiment de la partition, de la musique, surtout quand tu as beaucoup de texte. Tu peux faire des plans-séquences qu'avec des jeux de regards et peu de mots, mais c'est vrai que dès que ça commençait à tirer un peu au niveau des monologues, c'était un peu compliqué. Mais au final, le plus dur c'était le rythme des journées. Je crois qu'on faisait 10/12 épisodes par jour, donc tu commences à 7h et tu finis à 20h. Et comme il faut garder de la fraîcheur sur tous les épisodes, c'est difficile à tenir.
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Mais vous vous êtes autorisés quelques impros durant ces plans-séquences ? Car à certains moments, vous semblez partir dans certains délires...
Complètement, il y a plein d'impro. La logique est toujours un peu pareil : on va jusqu'au bout de l'épisode tel qu'il est écrit, comme une sécurité, mais on laisse toujours de la marge à l'improvisation. Et c'est souvent là où on a les meilleures choses, quand on se piège entre comédiens. En général c'est là que tu as les meilleures réactions. Même si le rythme est assez speed, il faut garder ce côté fraîcheur et spontané. Sinon on peut vite faire un travail d'usine et ça peut être moins intéressant.
On sait que sur Scènes de Ménages, les différents couples ne se voient finalement jamais sur les tournages. C'est pareil pour vous ? Ce n'est pas un peu frustrant de ne pas réellement connaître les autres comédiens d'une même série ?
Exactement. C'est pas que c'est frustrant, mais c'est vrai qu'à chaque fois qu'on nous dit 'Tu tournes dans le même programme qu'avec ces gens', alors que tu ne les as pas vu, ça fait bizarre. La première fois que l'on s'est tous rencontré, c'était lors de la première projo. Mais je voyais que pour les équipes, techniciens... ça les faisait vraiment délirer. Car selon leurs journées de tournage, ils savaient que ce n'était pas les mêmes codes. Donc ils prenaient beaucoup de plaisir à passer d'une époque à une autre.
Et ça te tenterait de faire quelques caméos dans ces différentes époques pour compenser ce manque d'interaction ?
Ah mais si la série prend bien, je pense qu'après il pourra y avoir des épisodes clin d'oeil. Ou même jouer un autre rôle, un autre personnage. Ça pourrait arriver. Ça serait marrant.
Si tu ne devais retenir qu'une anecdote du tournage, ça serait quoi ?
Nous on tournait souvent avec des animaux ; des poules et un mouton. Et eux ils nous ont niqué un nombre de scènes... (rire). Eux ils calculent pas 'action' ou 'pas action'. Un jour on essayait de tourner une scène et le mouton ne voulait pas rester à sa place, il faisait que de se barrer et de courir dans l'auberge. Et là, tu te dis que t'es en train de recommencer une scène à cause d'un mouton. Quand c'est à cause d'un autre acteur, entre nous on est cool, ça peut arriver, mais à cause d'un mouton ça fait chier. (rire)
En plus de La petite Histoire de France sur W9, on peut te retrouver sur scène avec "Elément Perturbateur", ton one-man show. Tu peux nous en dire plus à ce sujet ?
Je joue au Comedy Club (Paris) les vendredis et samedis, et j'ai essayé de faire du stand-up mais aussi des personnages. J'ai toujours aimé jouer des personnages et je trouvais très intéressant le mélange des deux. Je n'avais pas envie de choisir. Et dans les personnages, comme j'essaie toujours de me mettre des défis, j'ai un mime - car je me disais qu'on n'en voit jamais dans des spectacles, j'ai un gitan - parce que pareil, on n'en voit jamais sur scène, et j'ai aussi un rappeur, ma conseillère d'orientation... C'est un peu mon histoire, mais je ne fais pas que raconter ma vie. J'ai un côté fil rouge avec un petit voyage sympathique.
Propos recueillis par Quentin Piton. Contenu exclusif. Ne pas reprendre sans citer PureBreak.com.