Comme un doux parfum d'Halloween en plein mois de juillet. Adapté de l'une des plus populaires attractions du parc Disney, Le Manoir hanté vient rafraîchir nos salles obscures à grands coups de fantômes glaçants et d'humour macabre. Une comédie familiale à découvrir depuis ce 26 juillet au cinéma, et qui saura contenter petits et grands, que vous aimiez Casper, Sos fantômes, Chair de poule et autres étranges histoires.
Mais Le Manoir hanté a un petit plus par rapport aux divertissements populaires cités plus haut. Ce récit d'une équipe de semi bras cassés (détecteur d'ectoplasmes, exorciste, medium plus ou moins chevronné) partie à la rescousse d'une mère solo et de son fils persécutés par les esprits dans leur immense demeure n'est pas vraiment comme les autres. Pourquoi ? Par son casting, pas si courant du tout pour un Disney.
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Effectivement, Le manoir hanté met à l'honneur une distribution afroaméricaine et diversifiée, comme Le manoir hanté et ses 999 fantômes il y a vingt ans de cela. Et rend l'univers Disney un peu plus inclusif.
Le Manoir hanté nous balade en terres familières niveau histoire (personnages au mystérieux passé, gentils et méchants fantômes, événements surnaturels, gamin marginal) mais c'est vraiment la distribution qui fait toute la différence : Lakeith Stanfield, Tiffany Haddish, Rosario Dawson, Chase W. Dillon... Des artistes de couleur occupant des rôles principaux dans un film familial super mainstream, ce n'est pas si courant.
Et pas anodin. Car l'enjeu de la représentation a vraiment compté pour écrire ce récit morbide qui prend place à la Nouvelle-Orléans. La bande originale très feel good appuie d'ailleurs cette intention culturelle en mettant à l'honneur le jazz, genre musical hyper représentatif de ce coin-là des Etats-Unis, auquel le film fait honneur. Comme une sorte de bel hommage à la ville de Louisiane.
Auprès du site Revolt, le réalisateur afro-américain Justin Simien - à qui l'on doit le réputé Dear White People - l'assure : "la diversité est indissociable de mon travail, je ne pouvais pas ne pas montrer à quoi ressemblent les gens de la Nouvelle-Orléans, ce qu'est la Nouvelle-Orléans, cette culture et ces gens".
"En ce qui me concerne, je cherche toujours à servir des histoires qui aideraient à mieux nous représenter, à représenter notre communauté d'une manière positive, et qui serait également l'occasion de mettre en scène la multitude de façons dont nous sommes perçus dans le monde. Donc, j'aime vraiment l'idée d'un film Disney dont le casting serait plein de personnes qui ont la même couleur de peau que moi", explique à l'unisson la grande star du film, l'acteur Lakeith Stanfield, que tu as déjà vu dans l'excellent Get Out.
Pourtant, le comédien refuse l'appellation "film engagé" : pour lui, cette superproduction Disney "n'est pas politique", elle est juste réaliste dans sa manière de dépeindre un monde loin d'être monochrome. Les héros noirs y existent, portent un vrai passif dramatique, une histoire, ne sont pas simplement des stéréotypes. "Le monde est immense, alors nous devons ouvrir les portes pour, ne pas le faire pour le bien de la diversité, mais parce que nous avons quelque chose à dire, que quelque chose est en jeu", assure-t-il encore.
Une belle intention qu'on se plaira à retrouver dans ce film en forme de train fantôme, qui - et c'est là l'une de ses forces - inclut tout le monde : enfants, adultes, férus de frissons et de comédies délirantes.