Les prénoms Timothy et Sofiane sont toujours en TT sur Twitter. Les deux sont liés à l'attaque qui s'est déroulée ce samedi 31 août 2019 à Villeurbanne, dans la banlieue de Lyon. Timothy est la victime qui est décédée suite à des coups de couteaux de l'assaillant, à un arrêt de bus de la gare routière Laurent-Bonnevay.
Le jeune de 19 ans vivait à Bonvillard, un petit village de Savoie. Fan de musique, il était venu pour le festival Woodstower à Miribel-Jonage. Diplômé d'un CAP de pâtisserie après avoir fait l'école hôtelière de Challes-les-Eaux près de Chambéry, Timothy était "le bon copain de tout le monde. Toujours le sourire. Toujours prêt à rendre service. Une personne qui était toujours là pour aider son prochain, qui rigolait, qui profitait de la vie" a expliqué son ami Florian au Parisien. Florent, un autre pote, a ajouté qu'il "voulait faire des voyages, découvrir le monde, croquer la vie à pleine dent. Profiter et s'amuser. C'était aussi quelqu'un de parole. On pouvait compter sur lui à 100 %".
Quant à Sofiane, 17 ans, lui aussi en TT sur Twitter. Les twittos saluent son héroïsme car il fait partie de ceux qui ont tenté de stopper le suspect.
"J'ai vu un individu qui portait deux couteaux dans ses mains qui se dirigeait vers un bus. Il avait un monsieur qui reculait pour qu'il le laisse en lui disant 'arrêtez, arrêtez'. Il est tombé et l'homme lui a mis un coup de couteau" a-t-il raconté à RMC. "Mon réflexe a été de courir vers la victime. Il était encore conscient, mais ça se sentait qu'il partait" a-t-il détaillé, "Je parlais un peu avec lui, j'ai demandé son identité, son âge. Il avait du mal à parler".
Timothy est ainsi mort dans les bras de Sofiane. Mais ce dernier ne s'est pas arrêté là, il est ensuite "parti en direction d'une autre victime qui avait pris des coups de couteau dans le dos. Il y avait les pompiers et le SMUR. Ensuite, j'ai cherché l'assaillant. Il marchait en direction du métro. Il fallait qu'on le stoppe parce que vers le métro, il y avait beaucoup de monde. S'il entrait, il allait faire un carnage". C'est là que des agents de la TCL (Transports en commun lyonnais) ont pris le relais : "Ils ont parlé avec lui et lui ont demandé plusieurs fois de poser ses couteaux. Et au bout d'un moment, il a jeté ses couteaux".
Parmi ces autres héros, Abdelkader, 46 ans, chauffeur de bus TLC. Il a indiqué à 20 minutes avoir sauté par la fenêtre et essayé de lui parler "alors qu'il est retranché avec une victime". Après lui avoir dit "stop" avant qu'il ne fasse un autre mort, le quarantenaire a "engagé le dialogue dans un anglais approximatif, l'assaillant ne comprenant visiblement pas le français". "A partir de là, on le fait reculer, on essaie de le bloquer dans un coin" a-t-il précisé. L'homme a ensuite été interpellé par la police.
Pour lui, c'était une réaction avant tout "instinctive" : "le plus important c'était de l'apaiser, pas de le mettre en colère". Mais depuis, Abdelkader se sent "de plus en plus mal : beaucoup d'images qui me reviennent" en tête. Il se rappelle notamment que le tueur, "était camé, aucune expression dans le visage. On a l'impression qu'il donnait des coups de couteau comme si c'était rien".
Une version confirmée par le procureur de la République de Lyon, Nicolas Jacquet, qui a assuré que l'Afghan trentenaire tenait des propos incohérents et confus. Il a notamment déclaré "avoir entendu des voix insulter Dieu et lui donner l'ordre de tuer" et a consommé une grosse quantité de cannabis.