Bioshock Infinite s'est vu attribuer le statut de "blockbuster de l'année 2013" avant même de voir le jour. Il faut dire que le jeu profite d'un sacré savoir-faire, celui de Ken Levine, conteur et grand rêveur. Accompagné par les petits gars des studios Irrational Games, le Monsieur était donc attendu au tournant, principalement après nous avoir servi l'un des meilleurs FPS de ces 10 dernières années, Bioshock premier du nom. La relève est-elle assurée ? Oh que oui.
Scénaristiquement parlant tout d'abord, Bioshock Infinite étonne et détonne. L'aventure nous transporte en 1912. Vous incarnez Booker Dewitt, un vétéran de la guerre de sécession, chargé de sauver Elizabeth, une mystérieuse demoiselle dotée de pouvoirs étranges et emprisonnée dans la ville flottante de Columbia. Ce qui se présente au départ comme une mission tout à fait banale, va pourtant se développer crescendo pour atteindre un final tout simplement inimaginable. L'histoire de Bioshock Infinite parvient à tenir en haleine du début à la fin par le biais de secrets toujours plus fous et d'enregistrements mystérieux abandonnés, laissant le joueur sans voix plus d'une fois.
Sans entrer dans la caricature, le titre se permet en plus d'aborder des thèmes durs comme le racisme, l'industrialisation et l'extrémisme religieux. Ce dernier point est bien plus présent puisqu'il constitue la raison de vivre du Père Comstock, figure antagoniste de Bioshock Infinite, malheureusement moins charismatique que le mégalomane Andrew Ryan. Heureusement, nos deux protagonistes centraux ont été bien plus développés. Jamais une relation protecteur/protégée ne nous a d'ailleurs senti si authentique. C'est simple, difficile de ne pas ressentir de l'empathie pour ces deux êtres qui se cherchent, aussi bien l'un que l'autre, qu'eux-même. Un régal.
"Il n'y a pas que les graphismes qui comptent". Certes. Dans Bioshock infinite, c'est pourtant une réelle plus-value. Le souci du détail dont nous ont habitué les studios Irrational Games est intact. On en prend plein les yeux aux moindres coins de rue comme c'était le cas pour des milliers de joueurs en découvrant l'architecture Art déco de Rapture. Columbia profite ainsi d'une modélisation d'enfer, capable de nous emporter sans mal dans son univers utopique. Dès les premières minutes dans cette cité, les décors fascinent par son architecture d'excès, inspirée de l'époque victorienne et prenant au fur et à mesure de la progression des allures de cité post-apocalyptique.
Tout semble donc si réel et pourtant si improbable à l'image de ces bâtiments gigantesques suspendus à travers les nuages et de ces rails de fer balafrant la ville. Mais cette quête du "graphisme parfait" a un prix. Préparez-vous donc à casser votre tirelire pour vous acheter un PC de la NASA si vous souhaitez profiter du jeu dans les meilleures conditions. Les versions Xbox 360 et PS3 sont ainsi légèrement moins soignées tout en proposant malgré tout ce qui se fait de mieux sur les consoles actuelles. Quelques mots enfin pour sa bande-son, terriblement efficace, qui profite d'une VF plus que convaincante.
En termes de gameplay, les joueurs amateurs de sensations fortes vont être servis. Dès les premières phases de tir, la difficulté est au rendez-vous. La liste d'ennemis, plutôt variés, est d'ailleurs là pour nous le rappeler, composée de policiers enragés, de robots-tueurs, ou bien encore des terribles Handymen, l'équivalent des Big Baddy de Bioshock (en moins insurmontables). Des rencontres qui demandent donc la plupart de temps de strafer de tous les côtés tout en prenant soin de récupérer les minutions et autres packs de soin qui traînent pour survivre.
Côté jouabilité, Irrational Games est allé puiser dans les commandes intuitives du second volet. De la main droite, vous tirez donc avec votre arme à feu (sélectionnée parmi un arsenal plutôt fourni) et lancez vos pouvoirs de la main gauche. Les plasmides de Rapture laissent place aux vigueurs, le plus souvent liés à un élément (feu, eau, électricité, etc.), le petit plus étant la possibilité de poser des pièges. On regrette cependant que ces capacités n'aient pas été mieux équilibrées au point d'utiliser seulement deux ou trois pouvoirs tout au long de l'aventure, longue d'une quinzaine d'heures.
Mais comment parler des combats sans évoquer Elizabeth, LA véritable originalité de Bioshock Infinite. Loin de faire le pot de fleur dans un coin, attendant gentiment que vous lui sauviez les miches, la belle vous apportera constamment son aide lors des combats. Comment ? Outre vous approvisionner de temps en temps en argent, en vie ou en munitions, elle est aussi capable d'ouvrir des failles vers des dimensions parallèles vous donnant accès à différentes aides non-négligeables (mitrailleuse automatique, lance-roquette, abri).
Autres atouts majeurs de ses séquences d'action : le Skyhook. Ce crochet, ravageur au corps à corps, vous permet surtout d'emprunter l'aerotram et de l'utiliser à votre avantage pour fuir ou traverser les zones de combat aussi librement qu'un oiseau. Ceci confère une dimension très aérienne aux phases de tir. Que ce soit donc Elizabeth ou le Skyhook, ces deux points gomment le caractère répétitif de certains passages du jeu. Mais n'allons pas par quatre chemins, malgré ces points "négatifs", difficile d'effacer au titre cette image de chef-d'oeuvre qui lui colle, à juste titre, à la peau.
Verdict : Vous l'aurez compris, Bioshock Infinite remplit parfaitement le cahier des charges du FPS mirifique. Son scénario, profitant d'une narration intense, captive de bout en bout, tout comme sa réalisation graphique et artistique de haute volée. Le gameplay, certes loin d'être irréprochable, dépoussière tout de même notre conception du jeu de tir, en introduisant une coopération intelligente (Elizabeth) ainsi que différents outils (le Skyhook) capables de diversifier suffisamment les phases d'action pour se démarquer des autres jeux du genre. On persiste et signe : un chef d'oeuvre.
18/20
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