Le confinement n'est pas toujours facile à vivre, surtout pour les femmes victimes de violences conjugales. Depuis le début de la crise, les associations d'aide aux victimes de violences conjugales ont fait part de leur inquiétude et de leurs craintes que le confinement décuple leur nombre. Des craintes malheureusement réelles. Ce jeudi soir dans l'émission Vous avez la parole sur France 2, Christophe Castaner a déclaré que les interventions des forces de l'ordre pour ce motif avaient augmenté de 32% en zone gendarmerie en une semaine, et de 36% en zone préfecture de police de Paris : "C'est plus de 36% d'intervention de nos gendarmes par rapport à la même période d'habitude donc oui, le risque augmente du fait du confinement".
Le ministre de l'Intérieur a annoncé un plan d'aide aux victimes. Celles-ci pourront prévenir les pharmaciens avec un nom de code, comme "masques 19" : "Ceux-ci préviendront lors tout de suite les forces de l'ordre : "#NeRienLaisserPasser et plus que jamais en cette période qui accroît les risques : après entretien avec la présidente de @Ordre_Pharma, les victimes de violences conjugales pourront se signaler auprès de leur pharmacien de quartier, qui alertera les forces de l'ordre.#VALP", écrit-il sur Twitter.
Il explique : "J'ai échangé avec la Présidente de l'ordre national des pharmaciens et nous sommes convenus d'une proposition : faire en sorte que, dans la pharmacie, au moment où la femme, peut-être battue, se rend sans son mari, elle puisse donner l'alerte dans la pharmacie. Et qu'à ce moment-là, nous puissions intervenir immédiatement pour la protéger. [...] ça s'est pratiqué en Espagne depuis quelques jours, avec un nom de code. Vous dites à la pharmacienne "je voudrais des masques 19" et à ce moment là, c'est un signe d'alerte. Je ne vais pas définir ce nom de code et si je le disais, il n'aurait pas de sens". Il a également assuré que "les dispositifs d'écoute et de consultations sont maintenus".
Les victimes peuvent donc appeler le 3919, du lundi au samedi, de 9h à 19h, le numéro violences femmes info, ou encore le 115 si elles cherchent un hébergement d'urgence. "Je refuse l'idée que le confinement soit signe d'impunité pour les conjoints violents.", a-t-il conclu. D'autant que le confinement risque de se prolonger...