Yahoo se voyait déjà pousser des ailes et partir à la conquête de YouTube, la plate-forme au milliard d'utilisateurs, en rachetant DailyMotion (propriété de France Telecom). C'était sans compter l'intervention d'Arnaud Montebourg qui ne voyait pas la chose du même oeil, au point d'entraîner l'avortement pur et simple du projet de rachat.
Souhaitant sauver le "Made in France", le ministre du redressement productif s'est immiscé dans les négociations du géant américain avec France Telecom (dont l'Etat détient 13.45%) et a posé un ultimatum. "Yahoo veut dévorer Dailymotion, nous leur avons dit : non, ce sera 50-50 [...] Nous souhaitons un développement équilibré" a-t-il expliqué au micro d'Europe 1 avant d'ajouter avoir cherché une solution "où l'identité des deux entreprises est préservée" dans l'intérêt de l'Hexagone et de Dailymotion, la "pépite française".
Des conditions qui n'ont pas plu à Marissa Mayer, le capitaine du paquebot américain. D'après le Wall Street Journal, face à ces éléments, la firme se serait tout simplement retiré dans ses quartiers et aurait renoncé à racheter le service vidéo. De quoi donner une nouvelle longueur d'avance à Google, prêt de son côté à s'attaquer au marché du streaming de musique. Après le rachat de Summly, Yahoo, lui, ira négocier vers de plus vertes contrées.