Attention spoilers ! Si vous avez maté la saison 4 de 13 Reasons Why sur Netflix, alors vous savez que les violences policières sont l'un des nouveaux sujets abordés par le show TV. Au début de la saison, le principal décide de faire appel à la police pour "protéger" les lycéens avec l'installation de détecteurs de métaux et une présence policière dans l'établissement. Dans l'épisode 8, les tensions entre les forces de l'ordre et les lycéens sont à leur apogée. Tout part de la bagarre entre Diego (Jan Luis Castellanos) et Justin (Brandon Flynn). Un policier intervient et arrête Diego, le mec de couleur, plutôt que Justin. Alors qu'en plus c'est ce dernier qui a provoqué son "adversaire".
Une arrestation injuste, simplement basée sur la couleur de peau du jeune, qui provoque l'indignation de Clay (Dylan Minnette) et Jessica (Alisha Boe). Ils débutent alors une manifestation et celle-ci se transforme rapidement en émeute de nombreux lycéens. Une triste réalité car d'après le Washington Post, les policiers américains arrêtent davantage de jeunes afro-américains et latino-américains que de blancs.
Quant à la mort horrible de George Floyd en elle-même, elle a rappelé une terrible scène d'Orange Is the New Black. En effet, comme l'homme décédé après avoir été étouffé par un policier à Minneapolis, Poussey Washington subit le même sort révoltant dans l'épisode 12 de la saison 4 de la série. Alors que les détenues de la prison Litchfield demandent la démission de l'agent Piscatella, violent avec elles, le drame se produit. A l'arrivée des renforts pour calmer les prisonnières, Poussey est plaquée au sol par l'agent Bayley qui la bloque sur le sol avec sa main sur sa nuque. C'est ainsi qu'elle finit par rendre son dernier souffle.
Alors qu'Ellen Pompeo (Meredith Grey) et T.R. Knight (George O'Malley) ont rejoint une manif contre le racisme, un épisode de Grey's Anatomy avait aussi traité du racisme et des violences policières. Un jeune garçon noir, entré par effraction chez lui parce qu'il avait perdu ses clefs, se faisait tirer dessus par la police. Emmené à l'hôpital, l'ado se faisait alors traiter de "criminel" par les forces de l'ordre et menotter au lit. De quoi choquer Jackson (Jesse Williams). Ce dernier explique un peu plus tard avoir lui aussi grandi dans un quartier riche et se faisait donc arrêter très souvent à cause de sa couleur de peau. La police ne pensait pas qu'il vivait là-bas et un jour, il avait même été fouillé alors qu'il ramenait une stéréo chez lui. Miranda Bailey (Chandra Wilson) décide même d'avoir une discussion à ce sujet avec son fils. Un moment très émouvant.
La scénariste Zoanne Clack a d'ailleurs confié à Hollywood Reporter à propos de cet épisode : "Il m'est apparu très clairement, alors que j'élève mon fils noir de 4 ans, qu'il aura des expériences différentes dans la vie, quel que soit le niveau de ma position dans la société. Quelle que soit l'école qu'il fréquente ou qui sont ses amis, il sera toujours considéré comme un garçon noir et un homme noir et cela modifiera son expérience des autres groupes sociaux".
Le personnage d'Olivia Pope (Kerry Washington) a aussi eu affaire à la violence policière aux Etats-Unis. Dans un épisode de Scandal, un ado afro-américain est tué par la police. Alors que son job est d'éviter une émeute, l'experte en relations publiques ne peut pas fermer les yeux sur cet assassinat raciste. L'héroïne devient ainsi plus proche du père du jeune homme qui est mort que des forces de police.
Là aussi, un jeune afro-américain se fait tuer pendant pendant une arrestation. Les affaires internes ouvrent alors une enquête dans cet épisode de New York, unité spéciale. Olivia Benson (Mariska Hargitay), agent de police elle-même, pense au début qu'il ne s'agit pas d'un acte raciste, que les policiers ont suivi la procédure. Mais au fur et à mesure, elle ne sait pas de quel côté se ranger et se demande si ce n'est pas un meurtre raciste.
Terry (Terry Crews) se fait arrêter la nuit, dans la rue, par un agent de la police blanc. Le sergent du commissariat de Brooklyn était alors à la recherche du doudou d'une de ses filles. Le policier n'a pas le temps de s'expliquer qu'il se fait arrêter simplement parce qu'il est dans la rue. Libéré le lendemain, le chef de Jake Peralta (Andy Samberg) est furieux et veut donc porter plainte pour cette arrestation abusive à cause de sa couleur de peau. Alors que le capitaine Holt (Andre Braugher) lui déconseille d'aller jusque là, il finit par changer d'avis même... si la plainte n'aboutit pas. D'habitude très drôle, Brooklyn Nine-Nine réussit cette fois à parler d'un sujet plus grave en montrant le racisme omniprésent dans les forces de l'ordre aux Etats-Unis.
Reggie, un étudiant noir et Addison, un étudiant blanc, ont une altercation lors d'une soirée. Les officiers de police du campus arrivent alors mais ne demandent la pièce d'identité que de Reggie. Devant cette première injustice, il refuse, soutenu par plusieurs potes. L'un des agents sort alors son arme. Heureusement, il ne se fait pas tirer dessus et reste sain et sauf au final. Mais cette séquence prouve que le racisme est encore très présents chez les forces de l'ordre et qu'en un claquement de seconde, la vie d'un homme peut s'éteindre à cause de sa couleur de peau.
La famille Johnson attend de savoir si un policier va être inculpé pour le meurtre d'un homme noir non armé. Dre (Anthony Anderson) pense que l'agent de police va s'en tirer d'avoir tué l'homme de couleur innocent et veut donc apprendre à ses enfants à se méfier des forces de l'ordre. Mais sa femme Rainbow (Tracee Ellis Ross) veut que ses enfants aient confiance dans le fonctionnement du processus judiciaire, comme elle.
Alors que Philip (James Avery) et Vivian (Janet Hubert) partent pour un séjour à Palm Springs avec Mr. Furth (John Petlock), ce dernier prête sa voiture à Will (Will Smith) et Carlton (Alfonso Ribeiro). Sauf que les deux ados afro-américains se font arrêter par la police quand ils roulent à bord de la Mercedes. Les policiers pensent qu'ils sont des voleurs de voitures malgré leurs explications. Les cousins finissent même en prison alors qu'ils n'ont rien fait.
Le pauvre Chris (Tyler James Williams) se retrouve aussi derrière les barreaux sans raison. Lors d'une vente de biscuits, il doit collecter le plus d'argent possible pour une excursion à Washington D.C. Mais le jeune se fait arrêter par la police lors d'un contrôle au faciès en pleine vente de biscuits. Et il finit en prison.
Dear White People, adaptation du film éponyme de Justin Simien (qui réalise d'ailleurs aussi la série), parle du racisme envers les afro-américains. Que ce soient les "white privileges", les "black face" ou encore les violences policières, le show Netflix évoque différents sujets importants.
Diffusée sur Canal+ Comedie, Black-ish raconte le quotidien d'une famille afro-américaine. Le père, Dre Johnson (Anthony Anderson), aimerait que ses enfants s'intéressent un peu plus à la culture afro-américaine. Même sa femme, Rainbow Johnson (Tracee Ellis Ross) est très libérale. Ce qui agace fortement le père de famille, qui regrette que les valeurs de son identité culturelle se soient atténuées peu à peu dans la société. Une série particulièrement complète sur le racisme car elle dévoile les points de vue très différents des personnages et ouvre le débat sur de nombreux sujets.
When They See Us (Dans leur regard) sur Netflix est également une série engagée. La réalisatrice Ava DuVernay s'est inspirée d'une histoire vraie qui montre une fois de plus le problème du racisme, très ancré aux USA (et ailleurs). Le show suit l'affaire de la joggeuse de Central Park qui avait été violée et tuée en 1989. A l'époque, 4 afro-américains et 1 hispano-américain avaient été arrêtés, même si les policiers manquaient de preuves. Les ados avaient alors donné des aveux sous la contrainte policière. Accusés à tort, ils ont passé plusieurs années en prison avant d'être enfin reconnus innocents en 2002. Glaçant.
La star de Big Little Lies, Reese Witherspoon et l'héroïne de Scandal, Kerry Washington, ont produit la série Little Fires Everywhere sur Amazon Prime Video. Et elles jouent aussi dans cette adaptation du roman éponyme de Celeste Ng (sorti sous le titre La saison des feux en France). L'histoire ? Celle des destins croisés de deux femmes, Elena Richardson (Reese Witherspoon) et Mia Warren (Kerry Washington) dans un quartier riche de l'Ohio, dans les années 1990. La première est blanche, riche et mariée et la seconde est noire, pauvre, mère célibataire et sera confrontée au racisme.
Interrogée par 20 minutes, Kerry Washington a expliqué : "Beaucoup d'entre nous portent ce message des années 1990 selon lequel il vaut mieux être daltonien et ne jamais parler de racisme, ne jamais parler de différence". "Les gens agissent comme si ce n'était qu'une question de classe et non de racisme. Comme si cela rendait les choses plus acceptables" a-t-elle aussi indiqué, se réjouissant qu'une "oeuvre qui explore ces thèmes, de racisme, de différences socio-économiques, de sexisme et de misogynie peut générer de la discussion".