Cela fera bientôt un mois que les Français sont confinés, et ils ne sont pas près de sortir. Ce mercredi soir, l'Elysée a confirmé que le confinement sera prolongé au-delà du 15 avril... Mais pour combien de temps ? Si le gouvernement parle déjà de déconfinement progressif (les fake news commencent déjà à circuler à ce sujet), le confinement n'est pas pour demain. Dans un avis datant du 2 avril 2020, le Conseil scientifique a listé 3 conditions très strictes qui permettront d'en sortir tout en évitant d'y retourner.
La première concerne la situation dans les hôpitaux. Le déconfinement pourra être envisagé uniquement lorsque "la saturation des services hospitaliers, et des services de réanimation en particulier, sera jugulée". On n'y est pas encore : selon le dernier bilan de Santé publique France, 7131 malades étaient encore ce lundi en réanimation ou en soins intensifs. "Les équipes de soignants devront également bénéficier d'une période suffisante pour récupérer de l'effort considérable fourni pendant les semaines qui viennent de s'écouler, et les stocks de matériel, traitements spécifiques à la réanimation, et équipement de protection devront être reconstitués.", peut-on lire.
Autre condition logique : il faudra que le nombre de malades recensés en France diminue. "Idéalement, cette réduction devra être suffisamment importante pour que la détection des nouveaux cas de façon systématique redevienne possible". Alors que les tests de dépistage ne sont pas assez nombreux, il faudra donc attendre que l'on puisse détecter "de façon systématique" les nouveaux cas. Avec plus de 10.000 morts, avec 607 décès de plus en 24 heures, on en est loin. Le ministre de la Santé Olivier Véran a d'ailleurs assuré que "le pic épidémique n'a pas encore été atteint".
Dernière condition pour sortir du confinement : le gouvernement doit préparer une stratégie post-confinement "opérationnelle". "La sortie du confinement ne signifie pas que toutes les mesures de contrôle contre Covid-19 seront levées", est-il précisé. Ainsi, les mesures de distanciation sociale devront être maintenues, "des protections matérielles comme les gels hydro-alcooliques et les masques" devront être disponibles "à l'usage des personnels soignants, des personnes en situation d'exposition au virus en priorité, puis à l'ensemble de la population, comme en Asie", les capacités hospitalières et médicales devront être suffisantes, surtout dans les régions les plus touchées, et des modalités d'isolement des malades et de leurs proches devront être mises en place.
De plus, les "populations les plus à risque d'épidémie du fait de leur situation d'habitat (ex : migrants, prisons, personnes en institution)" devront être protégées et il faudra installer une "politique de contrôle aux frontières". En conclusion, le Conseil scientifique souligne un point essentiel : "la priorité demeure cependant la poursuite d'un confinement renforcé dans la durée.".