Le président de la République Emmanuel Macron veut une génération sans tabac. C'est ce qu'il a annoncé ce jeudi 4 février 2021, à l'occasion de la journée mondiale contre le cancer. "Je souhaite que la génération qui aura 20 ans en 2030 soit la première génération sans tabac de l'histoire récente" a-t-il déclaré, "L'ambition, c'est d'aller plus vite", "sur la lancée de ce qui a été acquis par les plans précédents". Après 3 plans de lutte contre le cancer d'une durée de cinq ans (2003-2007, 2009-2013, 2014-2019), Emmanuel Macron lance ainsi un plan anti-cancer décennal, sur 10 ans donc.
Si Emmanuel Macron a imaginé une stratégie contre le cancer, et en particulier celui des poumons lié au tabac, c'est parce que c'est la maladie qui reste la première cause de mortalité chez les hommes et la deuxième chez les femmes. "Le tabac reste à l'origine de 70 000 nouveaux cas de cancers chaque année. C'est presque la moitié des cancers évitables. Le tabac tue, il détruit des vies et on ne le dit jamais assez" a-t-il souligné.
"En 2021, le cancer du poumon tuera plus de femmes que le cancer du sein, beaucoup plus fréquent. Et dans une dizaine d'années, les cancers du poumon chez les femmes seront aussi fréquents que les cancers du poumon chez les hommes" a même précisé Axel Kahn, président de la Ligue nationale contre le cancer à France Info.
Le cancer tue énormément de personnes chaque année. Avec son plan anti-cancer, le président de la République espère réduire le nombre de morts, en passant de 150 000 morts par an à 100 000 morts par an. Dans ce but de baisser le nombre de morts, il prévoit un budget de 1,74 milliard d'euros de la part de l'Etat et de la Sécurité sociale, c'est-à-dire "une augmentation de 20% par rapport au financement du plan antérieur" a-t-il indiqué.
"Nous actionnerons tous les leviers de dissuasion : le prix, l'extension des espaces sans tabac, les campagnes d'information sur sa toxicité pour les êtres mais aussi pour la planète, un meilleur accompagnement pour ceux qui arrêtent de fumer, comme de ceux qui les y aident" a-t-il même ajouté.
Autre objectif : atteindre les 10 millions de dépistages annuels en 2025. Cela représente 1 million de plus que les dépistages annuels actuellement. "Le taux de dépistage des cancers du sein est de 55% environ alors qu'il est bien supérieur chez les femmes d'autres nations que la nôtre" a ainsi détaillé Axel Kahn, et "le cancer colorectal, ce n'est pas suffisant. Il est certain qu'un diagnostic précoce permet un traitement plus fréquent et curatif".
Le troisième but du gouvernement avec ce plan, c'est "d'améliorer significativement" le taux de survie des cancers. Car pour le moment, il y a moins d'1 patient sur 3 dont le taux de survie est à 5 ans sur les cancers à mauvais pronostic, comme par exemple le cancer des poumons.