Dans quelques mois, TF1 fera ses adieux à HPI au terme de sa saison 5, une série policière qui n'a cessé de gagner en popularité au fil des années. Un événement qui devrait à nouveau affoler les audiences et qui m'a motivé à me lancer dans la série. Enfin... presque. Si je suis effectivement les aventures de Morgane et Karadec aujourd'hui, il s'agit en réalité de leurs alter-egos américains dans le remake High Potential, disponible sur Disney+.
J'ai deux raisons finalement simples et un peu nulles. La première : j'étais déjà tombé sur quelques extraits de la série et je n'ai jamais accroché à l'ambiance, au casting. L'équipe créative est surement très douée, mais je n'ai jamais ressenti le moindre feeling. Au contraire, j'ai par exemple toujours trouvé la prestation d'Audrey Fleurot trop forcée pour être sincère, ce qui m'a refroidi.
A l'inverse, l'équipe de High Potential avait tout pour me plaire. Déjà, la série est portée par l'excellente Kaitlin Olson, une comédienne que j'adore au génie comique beaucoup trop sous-coté, qui me fait mourir de rire dans It's Always Sunny in Philadelphia (également dispo sur Disney+) et qui était géniale dans The Mick. En plus, Scrubs étant ma série favorite de tous les temps (avec Seinfeld et HIMYM), l'idée de retrouver Judy Reyes était forcément un plus. Enfin, High Potential a été lancée par Drew Goddard (créateur de Daredevil, scénariste des films Seul sur Mars et World War Z) et reprise par Todd Harthan (créateur de Rosewood, scénariste sur Psych), deux créateurs aux CVs rassurants. Sans compter qu'elle est produite par Rob Thomas (papa de Veronica Mars).
La deuxième raison : Je me tape déjà suffisamment de grisaille en (sur)vivant sur Paris, flemme de la supporter en plus devant un écran avec des intrigues situées à Lille. Au moins, High Potential a la bonne idée de prendre place à Los Angeles, au soleil, ce qui est dépaysant. Simple, basique !

Pour être tout à fait honnête, si HPI ne m'a jamais intéressé sur le papier, je n'avais jamais envisagé non plus de regarder High Potential - malgré les qualités citées au-dessus. En réalité, si je l'ai fait, c'est simplement parce que je suis coincé avec une rééducation sportive, qui me contraint d'abandonner la course sur tapis et d'y faire de la marche. Or, soyons clairs : 45 minutes de marche devant rien, c'est chiant. Du coup, j'ai cédé à la facilité et j'ai lancé la série. Ça peut paraître inutile comme précision, mais pas du tout. C'est ce qui explique pourquoi j'aime autant la regarder.
En lançant High Potential, je n'en attendais absolument rien au point de ne même pas la regarder dans de bonnes conditions (marche + visionnage sur smartphone). Et pourtant, malgré ça, elle m'a directement accroché grâce à ses nombreuses qualités. Des qualités dont, je préfère être honnête, les mystères autour des enquêtes ne font pas partie. Au contraire, on se retrouve constamment avec uniquement deux-trois suspects, ce qui nous laisse rapidement deviner l'identité du coupable. Comme c'est souvent le cas dans les séries du genre.
En revanche, la fiction policière se montre ultra efficace sur tous les domaines à côté. Déjà, là où Audrey Fleurot déplorait une écriture plus lisse, je la trouve bien agréable. Tandis que la version française, de ce que j'en ai vue, m'a toujours semblé forcer le trait inutilement, High Potential arrive à mon sens à mieux faire cohabiter la personnalité unique de Morgan (sans 'e') avec ce qui l'entoure.
Résultat ? Sa place dans les enquêtes est agréable et on accepte plus facilement les facilités scénaristiques (les déductions sont parfois totalement abusées, car sorties de nulle part). De même, toutes ses relations (pro et familiales) fonctionnent parfaitement et on s'attache rapidement à tous les personnages (même ceux qui ne servent pas à grand-chose). Tout est fluide et bien pensé, ce qui apporte une vraie dimension humaine. Pour finir, on est rapidement pris d'intérêt pour les quelques mystères semés ici ou là. On sait que la série n'est pas faite pour révolutionner le genre, mais, pensée comme un concept feel-good, elle maximise tout son potentiel là-dedans et on en redemande.

Il faut dire aussi que High Potential est aidée de deux choses. Non seulement Kaitlin Olson est brillante dans toutes ses scènes et on ne se lasse jamais de la voir faire son show (qui, encore une fois, est plus maîtrisé et nuancé que sur HPI). Mais surtout, la mise est scène est très quali avec énormément d'idées très cool. Certes, le cahier des charges est repris sur celui de la série de TF1 (on ne peut que féliciter cette visualisation des théories qui apporte un vrai plus), mais pour m'être quand même amusé à comparer les épisodes 1 de chaque version, on est ici sur un rendu plus dynamique, assumé et impactant. Une question de goût, surement, mais qui fonctionne sur moi.
Alors attention, je ne dis pas qu'High Potential est la série de l'année. Clairement pas. Encore une fois, je n'aurais pas 45 minutes à combler sur mon tapis, je ne la regarderais même pas tant elle reste classique dans sa forme. Néanmoins, je passe vraiment un bon moment devant et elle sait me divertir et me faire oublier l'ennui de la marche. C'est coloré, drôle, enjoué, malin, bien incarné... High Potential offre tout ce dont on lui demande et même mieux, à l'instar de Psych ou Monk avant elle.
D'ailleurs, je me suis déjà fait spoiler pour le travail (pas facile tous les jours d'être journaliste séries), mais je sais que les auteurs ont pris pas mal de libertés avec HPI au point d'avoir imaginé une intrigue extrêmement prometteuse. De quoi lui permettre de marquer ses ambitions différentes et nous confirmer que la série est bien plus qu'un simple remake.