Avec des générations qui luttent de plus en plus contre le réchauffement climatique, grâce à des associations mais aussi des personnalités comme Greta Thunberg, le monde semblait davantage prêt à changer en faveur de l'environnement. L'une des dernières preuves de cette évolution, c'est la loi sur la biodiversité en vigueur depuis le 1er janvier 2020 qui interdit de vendre des cotons tiges en plastique.
Et comme vous le savez, le coronavirus a aussi eu des bons côtés pour l'écologie. Avec le confinement, il y a eu des effets positifs sur le climat et les animaux. Mais la pandémie du Covid-19 marque aussi le retour du plastique et des déchets. La pollution qui semblait se réduire va donc de nouveau augmenter.
L'un des gros problèmes, ce sont les masques chirurgicaux qui sont abandonnés par terre dans les rues. Idem avec les gants qui sont jetés par terre. Résultat ? Tous ces déchets finiront dans les océans et devraient mettre 450 ans avant de se dégrader... C'est pour éviter cela qu'en France, vous risquez désormais 300 euros d'amende pour un masque jeté par terre et non dans une poubelle.
Et puis l'autre soucis, c'est le plastique qui revient en force avec les vitres en plexiglas, les visières, les flacons pour le gel hydroalcoolique, les sacs, les emballages, etc. Les usines fabriquent de nouveau beaucoup de plastique pour créer tous les produits dont on a besoin en cette période de coronavirus. Sans oublier les protections sanitaires du personnel soignant dans les hôpitaux (blouses, charlottes...) qui sont aussi en plastique.
Sauf que selon Stéphane Bruzaud, spécialiste du plastique et du bioplastique, le plastique serait essentiel dans la lutte contre le coronavirus. Il a confié ce 26 mai 2020 à RTL : "On a beaucoup pratiqué le plastique-bashing ces derniers mois, ces dernières années et de ce fait, on a eu tendance à oublier trop rapidement les principales propriétés des plastiques".
"Les plastiques demeurent centraux dans nos vies du fait de leur légèreté, leur polyvalence, de leur coût raisonnable" a-t-il déclaré, et le plastique permettrait aussi de meilleures "protections sanitaires" contre le Covid-19. "On est en train de générer une quantité de plastique qui est assez énorme mais qui me semble aujourd'hui indispensable pour traiter et pour traverser l'épisode qu'on est en train de traverser" a même assuré Stéphane Bruzaud.
Pourtant, d'après deux nouvelles études (l'étude du Lancet et l'étude de The New England Journal of Medecine), le plastique ne serait pas idéal dans la lutte contre la pandémie. Pourquoi ? Car selon ces deux études, le plastique ferait partie des surfaces sur lesquelles le virus reste stable le plus longtemps (jusqu'à 7 jours apparemment).
Brune Poirson, secrétaire d'État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, a elle aussi assuré que le plastique n'était pas la meilleure solution dans cette crise sanitaire. Elle a même déclaré ce 26 mai 2020 sur RTL que les lobbies "font des mélanges entre toutes les études scientifiques pour les tordre et les mettre dans le sens qui les arrange". "Ils ont fait de l'opportunisme épidémique" a-t-elle ajouté.
Beaucoup de personnes s'inquiètent donc d'un retour de la pollution à cause du come-back du plastique et des déchets encore plus présents qu'avant à cause des masques jetables. C'est par exemple le cas de Nathalie Gontard, ingénieure à l'Inra (Institut national de la recherche agronomique). Interrogée par Ouest France, elle a déploré ce "retour en arrière". Elle a aussi souligné que les gens "ne savent pas que le polyester est du plastique par exemple" et que plusieurs masques en tissu sont fabriqués avec du le polyester. Du coup, ils vont "polluer pendant des centaines d'années notre environnement sous forme de micro et nano plastique".
Sa solution pour éviter le trop grand nombre de déchets lié aux masques ? "Ce serait tellement simple d'utiliser des masques en coton réutilisables".