Il suffit de regarder les "recettes" qu'ils proposent sur TikTok ou leur habilité à munir leurs enfants de sac-à-dos pare-balles pour éviter qu'ils ne meurent dans une fusillade à l'école plutôt que de lutter contre le port d'armes, pour se rendre compte que certains Américains ont le cerveau qui fonctionne parfois à l'envers. Et ce n'est pas la nouvelle polémique autour du film Le Challenge (No Hard Feelings en VO) qui nous prouvera le contraire.
Dans cette nouvelle comédie portée par une Jennifer Lawrence débridée, actuellement au cinéma, on y suit l'histoire de Maddie, une jeune femme à la dérive qui se fait recruter par les riches parents d'un ado (19 ans !) sur le point d'entrer à l'université afin de l'aider à se faire dépuceler.
Un concept totalement barré à prendre avec humour ? Oui, mais qui fait pourtant grincer des dents du côté des USA. Certains citoyens trouvent en effet malsain de voir des parents s'impliquer aussi activement dans la vie sexuelle de leur enfant, tandis que d'autres considèrent dérangeant de voir une femme de 32 ans séduire sans relâche un gamin d'à peine 20 ans.
Des critiques sorties de nulle part aussi improbables que ridicules auxquelles l'équipe de No Hard Feelings (son titre en VO) vient donc de réagir auprès du Hollywood Reporter afin de défendre ce qui n'est qu'UN FILM avec, effectivement, un concept volontairement WTF pour en accentuer la COMÉDIE qui réside derrière cette histoire.
"Ce genre de parents poules qui ont tendance à trop couver leurs enfants ne savent justement pas comment fonctionne le monde normal en-dehors de la bulle dans laquelle ils vivent, ce qui fait qu'ils font alors les choix opposés au bon sens et privilégient les options totalement dingues, ce qui est le cas ici, a notamment expliqué l'actrice Laura Benanti, l'interprète de la mère du jeune ado. C'est vraiment un regard ultra satirique sur ce qui peut se passer si vous n'offrez pas suffisamment de liberté à vos enfants. Vous allez finir par les gérer toute votre vie".
De son côté, la comédienne Natalie Morales - qui incarne une amie du personnage de Jennifer Lawrence, a très justement pointé du doigt l'hypocrisie misogyne de ces critiques à l'encontre du film. "Lawrence est censée jouer une femme plus vieille que le garçon. Mais dans combien de films ou de séries, c'est l'homme qui est plus âgé que la femme, sans que personne ne s'en offusque ? Quelle est la différence ?", a-t-elle martelé, tandis que le réalisateur Gene Stupnitsky a poursuivi en rappelant que dans Happiness Therapy - qui avait permis à Jennifer Lawrence de remporter un Oscar, "on allait là aussi dans le sens inverse" avec un Bradley Cooper - son love-interest à l'écran, plus vieux de 15 ans ! Et, surprise : ça n'avait dérangé personne à l'époque (poke les multi-récompenses).
Le cinéaste l'a ensuite ajouté, il suffit de regarder le film et ne pas se contenter d'un trailer pour constater que Le Challenge - qui est librement inspiré d'une histoire vraie, est impossible à ranger dans la case 'creepy'. "Si vous pensez ça en sortant du ciné, je serais surpris, a-t-il confié. On a justement tout fait pour éviter ça. On a opté pour une approche plus humaniste".
Enfin, même Sony Pictures (qui produit le film) a été contraint de réagir. Et là encore, là où le studio aurait pu aller dans le sens des critiques pour ne pas heurter un potentiel succès au box-office, celui-ci préféré défendre le projet en soutenant sa grande réussite.
"C'est juste un film vraiment très drôle", a déclaré le président Sanford Panitch, tandis que le CEO Tom Rothman a ajouté : "Quand vous faites ce métier depuis aussi longtemps que moi, vous savez voir quand vous avez trouvé un gagnant en lisant le scénario. C'est le cas ici. C'est tellement, tellement drôle".
A partir du moment où un studio de cinéma préfère défendre un concept plutôt que l'argent potentiel derrière, vous savez que la polémique est vraiment ridicule. Même pour les USA !