On passe notre temps à aduler et envier les stars quand on les voit en une d'un magazine, à l'affiche d'un film, n°1 des charts ou en pleine interview sur un plateau télé. Pourtant, on ne sait jamais vraiment à quoi ressemble réellement leur vie en dehors des caméras et projecteurs. Et c'est justement ce que nous révèle "Les Beaux Malaises", à savoir : une incroyable normalité saupoudrée de moments gênants suite aux confrontations avec le public et le monde réel. Surprenante, intéressante et drôle, cette vie (presque) comme les autres se révèle ainsi être une véritable mine d'or aux situations décalées.
Tout comme Eric Judor dans Platane, Franck Dubosc n'hésite pas à jouer avec son image pour notre plus grand bonheur, quitte à se faire passer pour un "salaud" par moment. Oui, on le voit fantasmer de tromper sa femme, en avoir marre de sa famille, rechigner à l'idée de rencontrer certains fans... Et forcément, quand le karma le rattrape et qu'on le retrouve ensuite au coeur de séquences gênantes (selfie avec du PQ, rencontre avec des vieux, problèmes avec la Poste), le résultat devient aussi jouissif que fun. Si la série n'est pas aussi cynique et sombre que Platane ou la version québécoise (elle se permet même quelques scènes assez touchantes), elle n'en reste pas moins caustique.
C'est par ailleurs l'autre bonne surprise de cette série : la liberté de ton. Pour une fiction diffusée sur M6 en Prime Time, il est agréable de voir que la chaîne a donné carte blanche à l'équipe, permettant ainsi à une journaliste de mimer un acte sexuel et à Franck Dubosc de faire un doigt d'honneur à un enfant et parler masturbation avec sa femme. Et ce qui est génial, c'est que ce n'est jamais vulgaire ou trop cliché. C'est simplement réel et drôle. Oubliez les règles de bonne conduite et la bien-pensance, les personnages sont eux-mêmes et jamais bridés. Et ça fait du bien.
Les beaux malaises n'est évidemment pas sans défauts (trop gentille, pas assez cynique par rapport à d'autres séries du même genre, pas assez de prises de risques), mais elle reste extrêmement réussie. Anne Marivin trouve parfaitement sa place, les seconds-rôles sont excellents et originaux (la postière, le psy, les vieux...), on rigole énormément... Vivement une saison 2.