Habituellement, le Comic-Con de San Diego est une fête dans le monde de la pop-culture avec la diffusion de bandes-annonces inédites de films ou séries, et la rencontre des fans avec leurs acteurs préférés lors de différentes conférences. Pourtant, cette édition 2018 a été marquée par une violente secousse qui a surpris tout le monde.
En effet, les studios de Disney (qui détiennent Marvel) ont décidé de virer James Gunn, le réalisateur attitré de la saga Les Gardiens de la Galaxie, alors même qu'il venait de conclure l'écriture du troisième film. La raison ? Des membres de l'extrême droite américaine, vexés de voir Gunn critiquer Donald Trump, ont déterré de vieux tweets du réalisateur datant de 2008 à 2011. Or, ces messages étaient de mauvaises blagues sur le viol ou la pédophilie, sujets peu glamour pour un studio qui a pour cible principale les familles.
Le problème ? Ces tweets n'ont jamais été cachés (il est évident que Disney en avait eu vent dès le début de la collaboration avec Gunn, des enquêtes étant souvent commandées avant de signer des contrats) et surtout, James Gunn a toujours été connu pour avoir un humour limite, en attestent son rôle chez Troma Entertainment et son scénario de Tromeo and Juliet. Traduction ? Ce licenciement est vu comme une décision hypocrite, uniquement prise pour échapper à un petit scandale.
Pas de chance pour Disney, le scandale a tout de même lieu, mais pas de la façon attendue. Ainsi, ce ne sont pas des critiques à l'encontre de James Gunn qui sont actuellement prononcées, mais à l'encontre de Disney et de sa décision. Et les premières personnes à faire part de leur colère sont notamment les stars des Gardiens de la Galaxie.
Au programme ? Chris Pratt (Star Lord) l'a joue évangile : "Sachez-le, mes chers frères et soeurs. Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, lent à se mettre en colère, Jacques 1 :19", tandis que Zoe Saldana (Gamora) et Karen Gillan (Nébula) optent pour le soutien subtile : "Je me retire temporairement avant de m'exprimer réellement. Je veux juste que tout le monde sache que j'aime TOUS les membres de ma famille de GOTG. Pour toujours", "J'aime chaque membre de ma famille des Gardiens".
Toutefois, du côté de Dave Bautista (Daxe), le soutien est bien plus marquant. Très remonté contre Disney, le comédien se montre en effet inquiet face aux conséquences de cette décision : "James Gunn est l'une des personnes les plus aimantes, gentilles que j'ai rencontrées. Il tient profondément aux autres et aux animaux. Il a fait des erreurs, comme nous tous. Je ne suis pas OKAY avec ce qui lui arrive. (...) Qu'est-ce que vous ferez quand des Cybernazis vous attaqueront ? Qui vous défendra ? Qui se distancera lâchement de vous ? Qui vous punira pour d'horribles blagues faites dans le passé au lieu de vous défendre vous et votre travail qui inspire des millions de personnes !! (...) Ce qui se passe ici va au-delà des Gardiens 3, de James Gunn, moi, Disney... C'est une attaque de Cybernazis qui a réussi. A moins que l'on s'unisse contre cette merde, ça va empirer".
De quoi comprendre que Disney va galérer à mettre en production ce troisième épisode, d'autant plus que les fans sont également prêts à lâcher la franchise. La preuve, une pétition vient d'être lancée afin de motiver le studio à revenir sur sa décision.
Le plus touchant dans ce soutien, c'est que James Gunn, à travers un communiqué de presse, affirmait accepter cette décision afin de ne pas mettre en péril la saga : "Ces mots, dévoilés il y a près de dix ans, étaient à l'époque une tentative ratée de me montrer provocateur. Je les regrette depuis. Pas seulement parce qu'ils étaient stupides, pas drôles, insensibles et finalement pas aussi provocants que ce que j'espérais, mais également parce qu'ils ne reflètent plus du tout la personne que je suis devenue. (...) Peu importe que le temps soit passé, je comprends et accepte les décisions prises aujourd'hui par ce business."