C'est un véritable tremblement de terre qui a secoué le petit monde de YouTube cette semaine. Norman Thavaud - l'un des plus célèbres vidéastes sur la plateforme, qui a popularisé la mode du podcast en 2010, a été placé en garde à vue ce lundi 5 décembre 2022, avant d'être libéré le lendemain. En cause ? Il est aujourd'hui sous le coup d'une enquête pour des soupçons de viols (sur deux personnes) et de corruption de mineurs après que six femmes ont décidé de porter plainte contre lui.
Des accusations lourdes que Norman Thavaud a pour le moment démenties. Selon TF1info qui a pu avoir accès au contenu de son interrogatoire, Norman aurait assuré aux policiers être lui-même une victime dans cette affaire. A l'écouter, Maggie Desmarais - l'une de ses principales accusatrices, serait à l'origine d'un véritable harcèlement à son encontre.
"Elle a un problème avec moi qui ne date pas d'hier, aurait-il confié. Elle a toujours fait une fixette sur moi. Elle dit ne pas vouloir gâcher ma vie, mais c'est ce qu'elle fait toutes les semaines depuis trois ans maintenant". Le vidéaste aurait ensuite déclaré que cette jeune femme serait progressivement devenue "intrusive dans [sa] vie" et commençait "à devenir oppressante", allant jusqu'à lui dédier un compte Instagram comportant pas moins de "98 poèmes".
Une défense qui ne concerne qu'un cas sur les six plaintes déposées contre lui, qui n'a visiblement pas suffit à convaincre YouTube de lui laisser le bénéfice du doute. Selon nos confrères de Puremédias, même si Norman ne fait à ce jour l'objet d'aucune poursuite, "Youtube a pris la décision de démonétiser les vidéos de sa chaîne, à partir de laquelle plus aucun revenu ne pourra être dégagé". Une sanction aussi forte que rare, qui aurait "pris effet ce samedi 10 décembre 2022".
Une surprise ? Pas vraiment. Contacté par Mediapart cette semaine, un porte-parole de la plateforme de vidéos confirmait déjà qu'ils étaient prêts à "prendre des mesures" dans le cas où "le comportement d'un créateur, sur YouTube ou en dehors, nuirait à [leurs] utilisateurs, à [leur] communauté, à [leurs] employés ou à [leur] écosystème".
Par ailleurs, même si YouTube ne semble pas encore disposé à interdire à un vidéaste concerné par des telles affaires de poster des vidéos ou à bannir sa chaîne - les dirigeants ne veulent pas "se substituer ou de devancer la justice", le porte-parole dévoilait à Mediapart que d'autres sanctions étaient à l'étude. Comme quoi ? "La possibilité de réduire la viralité des contenus. Les vidéos n'apparaîtront plus dans les recommandations, ni dans la page d'accueil, ni dans l'onglet "Tendances", ni dans la section "Vidéos à regarder ensuite"."
Pour l'heure, on n'imagine pas Norman revenir avec un podcast à l'ancienne, mais ces sanctions pourraient notamment concerner Léo Grasset qui, malgré une plainte pour viol déposée contre lui et alors qu'il était déjà visé par des accusations de violences psychologiques et sexuelles, a récemment relancé sa chaîne DirtyBiology après plusieurs mois d'absence.