En juin dernier, Mediapart publiait une enquête qui provoquait un énorme tremblement de terre dans le monde de YouTube. Selon le site qui avait mis en avant les témoignages de nombreuses femmes, Léo Grasset - plus connu sous le pseudonyme Dirty Biology sur la plateforme, aurait par le passé été responsable de violences psychologiques, sexuelles et d'un comportement jugé problématique auprès de ses conquêtes ou simples collègues. L'une d'elles dévoilait même qu'elle aurait été victime d'un viol en juillet 2016.
Des accusations que le vidéaste s'était empressé de démentir à travers un communiqué cet été, "Je conteste totalement les accusations relayées à mon encontre. J'ai toujours été attentif au respect du consentement de l'ensemble de mes partenaires", puis dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube le 19 novembre dernier. A cette occasion, il remettait notamment en cause les méthodes de Mediapart et le supposé parti pris des journalistes qui auraient, selon lui, tronqués des propos ou preuves avancés.
Une vidéo qui avait rapidement provoqué de vives réactions sur les réseaux sociaux et qui n'est pas restée sans conséquences. Ce mardi 29 novembre 2022, Mediapart a donc publié un nouvel article dans lequel on apprend cette fois-ci que le 24 novembre, une étudiante en journalisme a décidé de porter plainte pour viol contre le YouTubeur.
Ces faits qui remonteraient au 1er novembre 2021 ont par ailleurs été détaillés dans sa plainte. Selon la jeune femme, c'est à la suite d'une soirée sur Paris que Léo Grasset l'aurait agressée alors qu'elle était fortement alcoolisée. Tandis qu'elle voulait rentrer chez elle, le vidéaste aurait finalement appelé un VTC afin de l'amener à son hôtel.
"Je le laisse faire, je suis complètement absente", explique-t-elle dans sa plainte dévoilée par Mediapart, tandis qu'il aurait commencé à l'embrasser dans la voiture. Trop inconsciente sous l'effet de l'alcool et la fatigue, et donc incapable de donner son consentement, elle révèle ne pas se souvenir être "montée dans sa chambre d'hôtel". En revanche, elle assure s'être réveillée "tétanisée", en sentant "des doigts dans [son] sexe au milieu de la nuit."
Elle dévoile ensuite avoir été "pénétrée" par Léo Grasset, alors même qu'elle aurait été "immobile et muette". Puis, après avoir malgré tout réussi à demander au YouTubeur de mettre un préservatif lors d'un "moment de lucidité", celui-ci lui aurait répondu "t'inquiète", mais ne l'aurait jamais fait.
Si cette étudiante confesse être aujourd'hui victime d'un "trou noir" et donc de ne plus être capable de se rappeler de la suite, elle affirme néanmoins dans sa plainte qu'elle aurait parlé de cette agression à sa conseillère pédagogique de Sciences Po, mais également à ses proches.
Mis au fait de cet article, Léo Grasset - également visé par une plainte pour harcèlement sexuel déposée par la vidéaste Clothilde Chamussy, actuellement gérée par le parquet de Lyon, a une nouvelle fois tenu à "contester fermement les accusations". D'après Me Fares Aidel, son avocat au côté de Me Camille Loyer, le YouTubeur serait déjà prêt à "apporter ses réponses aux autorités judiciaires compétentes".