Si les écoles rouvrent dès ce lundi 11 mai 2020 pour les grandes sections, CP et CM2, les universités restent quant à elles fermées jusqu'en septembre. Les partiels du second semestre se dérouleront alors en ligne. Mais comment éviter toute fraude ? Certaines universités comme celle de Rennes 1 ont opté pour la télésurveillance. Elle propose en effet d'installer Managexam, un logiciel pour surveiller ses étudiants à distance lors des examens. Alors que la webcam permettra de confirmer l'identité du candidat et de s'assurer qu'il ne se fait pas aider par quelqu'un, le logiciel vérifiera que l'élève ne va pas chercher les réponses sur Internet durant l'épreuve. Une façon de s'assurer qu'il n'y a pas de triche et que tout se passe au mieux.
Sauf que ce système a soulevé de nombreuses protestations de la part de plusieurs syndicats étudiants. Malo Leborgne, du syndicat Solidaire, a fait part à Europe 1 de son inquiétude quant au respect de la vie privée : "Ce sont des logiciels qui ont la caractéristique d'être extrêmement intrusifs, possiblement des logiciels de surveillance vidéo, dans nos chambres, nos appartements, nos vies privés, avec très peu de garanties, si ce n'est la parole de l'université". D'autant que les données collectées seront utilisées non pas en direct mais a postériori, lors de la correction. Dans un communiqué partagé sur Twitter, la Fédération des associations de Haute Bretagne dénonce une "intrusion dans la vie privée des étudiants". Les syndicats demandent l'annulation des épreuves qui, pour eux, "renforcent les inégalités entre étudiants".
Malgré ces protestations, Rennes 1 souhaite l'expérimenter après consentement des candidats : "Nous souhaitons l'expérimenter, parce que cela représente l'une des possibilités dans le monde de l'enseignement numérique. Cela permet d'apporter des garanties sur les conditions dans lesquelles les étudiants vont composer. Il n'y a pas de moyens infaillibles, à distance, de contrôler toutes les situations", a déclaré Erwan Hallot, vice-président de la formation et de la vie universitaire.
D'autant que seules 5 épreuves seraient concernées, notamment en Droit, soit une centaine d'étudiants : "La majorité se fera sous forme de tests en ligne sans surveillance, de devoirs à rendre et d'épreuves orales en visioconférence". Le vice-président se veut rassurant quant à la sécurité des données personnelles : "La platorme est utilisée par d'autres universités et satisfait à toutes les exigences de la RGPD (la protection des données). Le service juridique de l'université s'en est assuré." Un système que l'université de Caen aurait déjà testé.