PureBreak : Aujourd'hui, Plus belle la vie fête ses 10 ans. Pouvez-vous nous parler des débuts de la série et de ses grands moments ?
Hubert Besson : Plus belle la vie, ça a commencé avec beaucoup de choses à faire. On se disait qu'il fallait construire un décor, qu'on trouve tel comédien. C'était 9 mois de boulot, de conception de décors, de casting, de recherches avec les auteurs. Le jour où ça prend corps et qu'on voit le premier épisode, même s'il a tous les défauts de la Terre, on se dit : "Ca y est, on y est". Et puis la course était lancée car on savait bien qu'il fallait livrer au même rythme que l'on diffusait. Ensuite, il y a eu le centième épisode puis le millième. C'était une grande fête à chaque fois. Pour le centième épisode, ce n'était pas encore le succès mais on s'est dit que ce n'était pas grave. Il y avait une énergie incroyable dès ce moment-là.
Quand on lance un tel feuilleton, on se pose des questions ? On a des doutes en amont ?
Oui et c'est normal. On a dû défricher un terrain qui était complètement vierge. . Avec du recul, on peut dire qu'on était en train de révolutionner les choses. Avant, on ne mélangeait pas les genres, on ne mélangeait pas les générations. Je pense qu'à l'époque, quand on voyait Plus belle la vie, on se prenait une vraie claque. Aujourd'hui, ça peut paraître anodin et banal. Mais après le début de la série, toute la fiction française a repris ces codes. Plus belle la vie, c'était un format inédit.
En 10 ans, qu'est ce qui vous rend le plus fier ?
C'est certainement la rencontre avec le public qui me rend le plus fier. Ce que l'on a toujours voulu avec ce feuilleton, c'est se dire que c'était un programme qui pouvait toucher les gens et qui pouvait faire parler même quand on a éteint la télé. De ce côté-là, Plus belle la vie a très bien remplie sa mission. Ce qui nous a touché, moi et les autres producteurs, ce sont tous les retours que l'on a pu avoir, que ce soit quand on a traité de l'homosexualité, du racisme ou de l'homophobie. Il y a tellement de sujets que l'on s'est permis d'aborder et, sans prétention, je pense que ça a permis de faire réfléchir dans les maisons. Il y a un débat qui a pu être initié par le feuilleton et c'est notre plus grande fierté.
Si on devait vous faire un cadeau pour les 10 ans de Plus belle la vie, ce serait quoi ?
Le cadeau, c'est que la société nous donne une vraie matière pour le feuilleton. Nous, on se nourrit de la société et pendant 10 ans, on s'est nourrit de notre environnement social. J'ai l'impression qu'il devient de plus en plus riche. C'est un beau cadeau qui nous est fait et ça me rassure pour les années à venir.
Et 10 ans de plus, ça vous dirait ?
On y travaille. Après, il faut que le public soit là. Le cadeau, c'est le public et comment ça se passe avec lui. Ce programme est populaire mais il est plus que ça. Pour l'instant en tout cas, on signé jusqu'en 2016.
Propos recueillis par Aubéry Mallet.