Le harcèlement scolaire est une triste réalité. Et beaucoup d'enfants et d'ados harcelés pensent au pire : le suicide. Ces pensées suicidaires peuvent se concrétiser, certains vont jusqu'à se donner la mort. C'est le cas d'Evaëlle. A seulement 11 ans, elle s'est suicidée le 25 juin 2019 chez elle, à Herblay, dans le département du Val-d'Oise (en région Île-de-France). Elle qui était élève de 6ème au collège Isabelle-Autissier a été harcelée depuis l'école primaire. Le Parisien révèle que 3 camarades de classe d'Evaëlle, aujourd'hui âgés de 13 ans, ont été mis en examen pour harcèlement.
Le média précise que l'un des jeunes mis en examen a été "placé sous contrôle judiciaire avec une obligation de formation", c'est-à-dire d'aller en cours. Il a contesté cette mesure devant la cour d'appel de Versailles. Les deux autres camarades de classe ont été "placés en liberté surveillée préjudicielle".
Comme le rapporte 20 minutes, Evaëlle avait par exemple accusé le premier élève de l'avoir poussée sur la route au moment où un bus passait. Une version qu'il nie, ayant assuré qu'elle était tombée par terre toute seule. En revanche, il a reconnu lui avoir donné une gifle après cet incident, la collégienne l'ayant giflé après avoir chuté pour se défendre. "Je lui ai mis une claque aussi mais ça ne l'a pas touchée, ça a touché ses lunettes qui sont tombées" a-t-il affirmé.
Maître Delphine Meillet, avocate de Marie et Sébastien, parents d'Evaëlle, a expliqué à l'AFP que mettre 3 jeunes de 11 ans (au moment des faits) en examen est une décision "exceptionnelle car ils étaient extrêmement jeunes, mais la juge a estimé à juste titre qu'il y avait suffisamment de charges contre eux". "Le message est clair : cela signifie que se moquer violemment d'une enfant peut entraîner des conséquences très graves pour les moqueurs" a-t-elle ajouté.
En novembre 2019, le parquet de Pontoise avait ouvert "une information judiciaire contre X pour homicide involontaire", contre les 3 élèves pour harcèlement moral, mais aussi contre une enseignante pour harcèlement moral également a rappelé Konbini. Cette professeure de français d'Evaëlle avait été mise en examen pour harcèlement en septembre 2020, avec interdiction d'exercer et obligation de soins.
La maman d'Evaëlle avait confié au site internet avoir eu un "conflit" avec la professeure "pour une histoire de cartable trop lourd". Elle avait alors assuré que l'enseignante aurait pris sa fille pour "tête de Turc" et aurait même "encouragé" des élèves à la harceler. D'après 20 minutes, cette quinquagénaire aurait fait pleurer la petite fille dans sa classe et l'aurait mise au fond de la classe, alors encore larmes. Les parents de la collégienne qui s'est enlevée la vie ont aussi déclaré au Parisien : "On considère que toutes les personnes impliquées dans cette affaire doivent répondre de leurs actes".
Les parents d'Evaëlle avaient tout fait pour éviter un drame. Dès que la collégienne a eu le courage de leur parler du harcèlement dont elle était victime à l'école, Marie et Sébastien ont prévenu la direction du collège et même l'inspection académique. En février 2019, voyant que le harcèlement continuait et "s'était même aggravé", ils ont porté plainte pour harcèlement et violences contre les 3 élèves et pour harcèlement contre la professeure. "On a fait deux commissariats, à Herblay et à Cergy, et à chaque fois on nous a refusé notre plainte contre l'enseignante" ont-ils précisé à 20 minutes. Les parents d'Evaëlle alors fait retirer leur fille de cet établissement, la faisant entrer au collège Georges-Duhamel à la place. Mais le mal était déjà fait.
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