Entre Resident Evil 5 et 6, plusieurs héros de la saga de Capcom ont vécu un enfer en secret. Dans Resident Evil : Revelations 2 - volet divisé en 4 épisodes, Claire Redfield et Moira Burton ont été kidnappées et envoyées sur une île minière peuplée de zombies, eux-mêmes dirigées par une mystérieuse voix qui se fait appeler "La Sentinelle". Heureusement pour elles, Barry Burton n'a pas l'intention de laisser les deux demoiselles pourrir sur l'archipel maudite et vient donc les sauver... avec l'aide de Natalia, une petite fille abandonnée elle aussi sur l'île.
C'est donc deux histoires parallèles (mais très liées) que nous offre le jeu. Une approche scénaristique sympathique et propice - ça tombe bien, c'est dans le titre - aux révélations et autres cliffhangers. Le tout est saupoudré de très nombreuses références aux autres productions de la franchise. Du coup, ce Resident Evil parlera forcément bien plus aux aficionados qu'aux néophytes de la licence. Mais est-ce que le fan-service suffit pour proposer un scénario marquant ? Pas nécessairement même si l'intrigue est plutôt bien rythmée.
Côté gameplay, Resident Evil : Revelations 2 fonctionne sur la dualité. La progression de chaque épisode se fait d'ailleurs en deux temps. On incarne tout d'abord Claire et Moira dans leur quête pour quitter l'île ; puis Barry et Natalia sur leurs traces. Deux parties au sein desquelles les quatre personnages sont tous jouables. Si Claire et Barry incarnent le rôle les portes-flingues tout au long de la progression, Moira et Natalia se jouent quant à elles de manières différentes - bien qu'elle puissent toutes les deux révéler des objets cachés dans les décors.
Allergique aux armes, Moira est de son côté équipée d'une lampe torche, utile pour éblouir les ennemis, ainsi que d'un pied de biche pour débloquer des passages ou encore finir les zombies à terre ; Natalia est quant à elle capable de détecter les zombies ou encore d'atteindre des zones inaccessibles grâce à sa petite taille. Si l'on apprécie de pouvoir incarner ces deux persos désarmés plutôt que leurs amis au background militaire, on regrette que leurs capacités ne soient pas mises à contribution dans plus d'énigmes. Dommage pour ceux qui joueront en coop.
Et Claire et Barry dans tout ça (qu'il convient d'incarner soit même lors des séquences de tirs, leur IA étant à la ramasse) ? Ces derniers se chargent de l'extermination. Pour ce faire, chacun possède un set d'armes qui lui est propre (flingue, mitraillette, fusil à pompe, sniper...). Un arsenal qu'il est possible d'améliorer à l'aide de kits d'équipement dissimulés dans les décors ou dans des coffres que seules Moira et Natalia peuvent forcer. A cela se greffe également les habilités, des capacités passives ou actives (à débloquer à l'aide de PB) qui permettent de profiter de bonus divers en partie (puissance de feu, efficacité des herbes, 6ème sens de Natalia...).
Mais alors ce Resident Evil : Revelations 2, vrai survival horror ou simple jeu d'action ? Le titre souffle le chaud et le froid. Mis à part les deux premiers épisodes qui proposent une progression fidèle aux Resident Evil d'antan, et ce avec tout ce que cela implique (munitions et herbes vertes rares, ennemis qui surgissent de nulle part...), les séquences d'action restent quand même dominantes dans l'ensemble des chapitres. Un bémol sur lequel on aurait pu passer si la difficulté avait été un peu plus relevée. On se consolera avec les quelques boss tendus et "made in Capcom" qui attendent sans surprise d'être exterminés à la fin de chaque épisode, ou presque.
Le jeu embarque enfin un mode Commando. Dans la peau d'un personnage phare de la franchise (16 au total), l'objectif est de dézinguer des zombies avant la fin du temps imparti, et ce au sein de niveaux couloirs propices aux séquences claustrophobiques. Pour survivre aux vagues qui deviennent de plus en plus puissantes, il est nécessaire d'accumuler de l'XP pour améliorer ses statistiques ou encore débloquer des habilités (comme dans la campagne). Réalisable seul ou à plusieurs, ce mode est un condensé d'action pure dans lequel le challenge est permanent. Les amateurs de scoring seront aux anges. Les autres, passez votre chemin !
Enfin, en matière de réalisation, le bilan est en demi-teinte. Le titre n'atteint pas des sommets graphiquement (développement multi-plateforme oblige) et les ennemis manquent de variété (surtout sur la fin). L'ambiance reste néanmoins glauque à souhait. Une réussite que le jeu doit notamment à sa bande-son très oppressante mais aussi à certains de ses décors lugubres. La qualité des environnements se révèle cela dit en dents de scie. Si certains lieux font frissonner de peur, d'autres manquent d'originalité ou souffrent de textures très génériques.
Verdict : Riche en références, boss old-school et environnements glauques, Resident Evil : Revelations 2 ravira à l'occasion ceux qui connaissent la franchise sur le bout des doigts. Mais on regrette que l'action prenne le pas sur l'effroi. Un comble quand on sait que le scénario place la peur sur un piédestal. Ce volet épisodique reste tout de même agréable à jouer, notamment en coop !
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