Pauvre The Order : 1886. A l'aube de sa sortie sur PS4, la première grosse production des studios américains Ready At Dawn s'est retrouvée au centre d'une vive polémique. Avant même d'avoir pu tâter le jeu, de nombreux internautes ont crucifié, de manière virulente, le titre, utilisant notamment comme argument choc sa durée de vie supposément trop courte. Des critiques prématurées... mais fondées ? Ce qui est sûr, c'est que ce jeu de tir - 100% solo - ne viendra pas révolutionner la conception du jeu vidéo des joueurs. Mais tout n'est pas à jeter.
L'intrigue que propose le jeu n'est notamment pas si mal. Le joueur incarne Galahad, un combattant de l'Ordre, une confrérie chargée de protéger les humains de rebelles.. et de créatures mystiques (loups-garous, vampires...). Pour mener à bien sa mission loin d'être aisée - la faute à des conspirations qui ne vont pas lui simplifier la vie, notre héros peut compter sur ses coéquipiers et surtout sur un arsenal technologiquement avancé, conçu par Nikola Tesla. Un scénario certes pas très original, à mi-chemin entre Assassin's Creed et la Ligue des Gentlemen Extraordinaires, mais qui reste cela dit bien mené. Et heureusement, car ce n'est pas dans le gameplay que cette aventure plus cinématographique que vidéoludique risque de marquer les joueurs.
En effet, si vous cherchiez à dézinguer des ennemis à la pelle, passez votre chemin. A l'instar des jeux de Quantic Dream, The Order : 1886 se présente bien plus comme un film interactif que comme un FPS pur et dur. Un parti pris créatif qui pourrait bien ainsi avoir raison des nombreux joueurs qui préfèrent être actifs devant leur écran plutôt que passifs. Et pour cause : c'est essentiellement la manette posée sur la table du salon, à attendre quelques Quick Time Event susceptibles de nous sortir de notre torpeur en nous demandant d'appuyer sur une touche (souvent pour poursuivre la cinématique), que l'on progresse dns l'aventure.
Et ce ne sont pas deux petits combats (en mode QTE) contre des super-lycans ou plus généralement les séquences de tir à la Gears of War - je tire, je me couvre, je recharge, et bis repetita - face à des opposants à l'IA de moule atrophiée, qui permettront au titre de se démarquer dans le paysage des FPS sur consoles. Ceci est d'autant plus dommageable que The Order : 1886 ne propose que 7 à 8 heures de jeu. Une durée de vie correcte diront certains mais qui, comparée au temps passé manette en main, se révèle au final assez peu.
Pour exister, The Order : 1886 se repose en fait essentiellement sur sa direction artistique plutôt que sur son gameplay. Et ça, il faut bien l'avouer : les développeurs de Ready At Dawn ont réalisé un travail d'orfèvre. Des graphismes réussis, à la modélisation détaillée du Londres victorien et de ses sous-terrains, en passant par les animations des personnages, les effets de lumière et plus largement la bande-son, tout a été minutieusement travaillé pour offrir un univers steampunk beau à regarder et surtout dépourvu de malfaçons. Plus concrètement, il n'y a pas un poil - de lycan - qui dépasse. Mais voilà, à trop jouer la carte du perfectionnement visuel (pour un résultat finalement assez aseptisé), Ready at Dawn en a délaissé le fond.
Verdict : Graphiquement, The Order : 1886 est magnifique. Le titre ne manque d'ailleurs jamais une occasion de nous le rappeler en nous abreuvant de longues cutscenes mirifiques et de traversées de décors à la modélisation irréprochable. Cette approche cinématographique prend malheureusement le pas sur le gameplay qui se révéle quant à lui très basique et peu mémorable. Le bébé de Ready at Dawn s'adresse donc essentiellement aux joueurs conscients de se retrouver devant un long-métrage interactif plutôt que devant un véritable FPS. Vous êtes prévenu !
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