(Test réalisé sur Xbox 360)
Soucieux de ne pas rater la next-gen, Need For Speed Rivals, disponible à partir du 29 novembre sur tous les supports, débarque un an à peine après la sortie de l'épisode Most Wanted. Une courte période de développement qui s'accompagne de quelques craintes, forcément légitimes. On peut notamment se demander si Ghost Games n'a pas été obligé de privilégier la rapidité à la qualité. Il n'en est finalement rien, la présence des studios Criterion Games en arrière-plan y étant probablement pour quelque chose.
Cet épisode se présente à peu de chose près comme le fils illégitime d'une relation incestueuse entre "Most Wanted" et "Hot Pursuit". Ici, vous avez le choix entre incarner un policier, chasseur de casse-cou, ou bien alors un pilote clandestin dont la production d'adrénaline augmente selon les km/h. Votre objectif : devenir le roi des médias en imposant votre courroux sur les réseaux sociaux où les vidéos de vos exploits affolent les bien plus les compteurs de vues que le compteur kilométrique de votre 4L. Sympa sur le papier, pourtant en jeu, difficile de s'impliquer pleinement dans l'"intrigue" (notez les guillemets), la faute à une mise en scène légère qui ne met jamais véritablement le turbo.
Côté gameplay, à l'instar de Most Wanted, la campagne solo s'appuie sur des Speedlists, des listes d'objectifs à remplir. Différentes à chaque chapitre, celles-ci gravitent néanmoins autour de trois axes : la course, la poursuite et la conduite. Pour les pilotes, le quotidien se résume donc à des courses illégales, des courses-poursuites et des contre-la-montre, tandis que les flics passent essentiellement leur temps à tamponner les hooligans du bitume. Mais dès les premières heures de jeu, on constate que jouer le chassé s'avère bien plus fédérateur et jouissif que d'incarner le chasseur.
Pour s'imposer face à ses concurrents, le gameplay se concentre autour des Speedpoints (SP). Derrière ce nom se cache la monnaie du jeu, à récupérer en gagnant des épreuves et à dépenser dans les différentes planques situées aux quatre coins de la carte. Outre pour personnaliser visuellement sa caisse, leur utilité est double : booster tout d'abord les caractéristiques de ses véhicules (vitesse, adhérence, solidité) ; et acheter les dispositifs de poursuites, offensifs (bombe IEM, mine, herse) et défensifs (champ magnétique, brouilleur), très utiles pour survivre face aux flics ou à l'inverse pour envoyer les pilotes dans le décor.
A noter que chaque dispositif débloqué ne s'applique que pour la voiture utilisée au moment de l'achat. En d'autres termes, il va falloir racker pour customiser sa collection à quatre roues. Heureusement, le farming de SP se fait très facilement, grâce notamment au multiplicateur de SP lié à votre niveau de recherche ou d'arrestation. Attention néanmois à rentrer régulièrement dans le garage pour créditer son compte en banque. Car oui, la moindre arrestation ou panne soldera votre portefeuille. Et faites-nous confiance, cela vous arrivera plus d'une fois, surtout face aux flics dont l'IA, agressive, vous rendra la vie dure dans votre quête d'argent.
Mais à quoi servirait cet attirail technologique sans un casting de rêve. 22 véhicules peuvent ainsi être débloqués, des supercars BMW M3 GT et Ford Mustang aux bolides de l'écurie Ferrari (458 Spider, Enzo...), de retour dans cet épisode. A noter que côté flic, chaque voiture se décline par ailleurs en trois versions : Standard, Infiltration (voiture banalisée) et Intervention (monstre de puissance). Pourtant, cette facette, astucieuse à première vue, se révèle au final trop anecdotique, par exemple lors des poursuites où la vitesse est bien plus rémunératrice que la discrétion.
L'autre nouveauté du jeu est le système AllDrive. Grâce à lui, la frontière entre campagne solo et multijoueur n'a jamais été aussi mince. Que vous réalisiez une course contre la montre, échappiez aux flics ou au contraire pourchassiez des délinquants, plusieurs joueurs peuvent se joindre à la fête à tout moment pour vous aider ou au contraire vous mettre des bâtons dans les roues (à partir du moment où vous vous trouvez dans une session). Et tout cela se fait de manière très transparente. Un must pour les prochains titres de cette licence dont les scénarios se démarquent peu.
L'une des principales forces de "Rivals" est aussi son monde ouvert, le comté de Driftwood. Un rapide coup d'oeil subjectif sur la carte suffit pour nous faire saliver, tant par la complexité de son réseau routier (autoroutes, chemins de campagne, itinéraires boisés..) que par sa superficie satisfaisante. Bien que Drifwood ne soit pas aussi vaste que Los Santos, le dépaysement n'en reste pas moins au rendez-vous grâce à la pluralité des paysages, jamais identiques d'un kilomètre à l'autre.
Visuellement, le moteur Frosbite 3 offre qui plus est des animations et graphismes bluffants de réalisme. Bien évidemment, c'est sur Xbox One, PS4 et PC que le titre se montre bien plus pimpant. L'expérience de jeu n'en reste pas moins aguicheuse sur Xbox 360 et PS3, tant dans la modélisation des décors que celle des véhicules. Ajoutez à cela une bande-sonore électro-rock explosive, que l'on aurait néanmoins voulu un peu plus éclectique. Mais globalement, Need For Rivals Rivals brille autant qu'une Testarossa cirée.
Verdict : Need For Speed Rivals a réussi son pari à savoir sortir moins d'un an après son précédesseur tout en parvenant à proposer assez d'innovations pour dépayser les habitués de la saga. L'introduction du système AllDrive fait indéniablement partie des plaisantes surprises du titre. Cette nouvelle itération est donc à conseiller aux passionnés de grosses cylindrées à la recherche d'une expérience testostéronée.
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