Depuis le verdict du procès Johnny Depp / Amber Heard prononcé le 1er juin 2022, condamnant pour diffamation Amber Heard ET Johnny Depp, obligeant ce dernier à verser 2 millions de dollars de "réparations" (deux ans plus tôt, l'acteur été déclaré coupable de violences conjugales par le tribunal de Londres), bien des cinéphiles et militantes en appellent à "annuler" la star de la saga Pirates des Caraïbes.
Et c'est justement contre cette fameuse "cancel culture", appelant au boycott d'un artiste, de sa promotion, de sa médiatisation et de son oeuvre, que s'est exprimé le grand ami de toujours de l'acteur : Tim Burton. Le génie de Burbank est le cinéaste phare de Depp, l'ayant dirigé sur huit films : Edward aux mains d'argent, Ed Wood, Sleepy Hollow, Charlie et la chocolaterie, Alice au pays des merveilles...
Interviewé sur Zoom par The Independent, depuis ce qui semble être "une petite pièce sombre de sa maison londonienne", le réalisateur est venu défendre ouvertement son grand ami. Et condamner cette cancel culture qu'il définit ainsi : comme l'expression "de villageois en colère contre Frankenstein !". C'est dit.
"Quand j'étais enfant, j'avais toujours cette image des villageois en colère, dans le film Frankenstein... J'avais toujours l'habitude de considérer la société de cette façon, comme un village en colère. Et on le constate de plus en plus. C'est une dynamique humaine très, très étrange", analyse Tim Burton.
Du pur Burton dans le texte : une référence à un classique Universal des années trente, adapté d'un chef d'oeuvre de la littérature gothique, une allusion à des personnages mythiques auxquels son Edward aux mains d'argent (avec... Johnny Depp) rend justement hommage... On a l'idée : des villageois énervés, des torches en feu à la main, en appelant au lynchage et à la destruction. Un brin excessif comme image non ?
"En tout cas, c'est un trait humain que je n'aime pas vraiment ou que je ne comprends pas vraiment", achève Burton, ajoutant à propos de Johnny Depp : "Au début il me ressemblait un peu, une sorte de banlieusard, de white trash – nous étions connectés à un certain niveau". Apparemment, cela semble encore être le cas aujourd'hui, alors que le réalisateur, à l'origine de la série Netflix Mercredi, tourne son Beetlejuice 2.
C'est la semaine. Récemment encore, lors d'un entretien pour Variety, c'est un autre grand cinéaste qui s'en est pris à la cancel culture : Woody Allen. Accusé d'agression sexuelle par sa fille adoptive, Dylan Farrow, le new-yorkais a déploré : "Je trouve tout ça tellement idiot. Je n'y pense même pas. Je ne sais pas ce que ça signifie d'être 'canceled'". Une perplexité qu'il semble partager avec son confrère aux cheveux hirsutes.